La tolérance

Voilà un mot bien plus compliqué qu’il y parait. Il faut être tolérant, c’est une qualité mais attention, point trop n’en faut sinon le laxisme vous guette ! Il y a des choses intolérables, mais là aussi trop d’intolérance vaut rigidité… !

On peut définir la tolérance comme l’attitude consistant à admettre chez les autres une manière de penser ou d’agir différente de la sienne (Petit Robert). Cela implique le respect de la liberté des autres et ce ne peut être une simple concession de pure générosité : par exemple « l’Edit de tolérance », signé par Louis XVI en 1787, fut bien mal nommé : il accordait parcimonieusement un statut civil aux protestants, sans la moindre liberté de culte.

D’un point de vue légal, c’est en effet la loi civile qui définit un espace de liberté en en fixant les limites : ce qui n’est pas interdit est permis. Il s’agit là essentiellement de la liberté d’agir, qui pourra poser des problèmes de tolérance dans une société hétérogène sur le plan des coutumes et règles de vie, religieuses ou non. C’est ce qui se passe à notre époque en Occident, du fait des mouvements migratoires liés à l’histoire récente. Ces problèmes pratiques de tolérance ne devraient pas être les plus difficiles à résoudre : c’est affaire de temps et de compromis. Encore faut-il que les autorités culturelles, morales et religieuses de tout bord parviennent à se respecter mutuellement donc à une vraie tolérance réciproque.

Ces autorités morales relèvent de philosophies ou de religions diverses, se prévalant de vérités supérieures (sur Dieu, le sens de la vie, …) souvent incompatibles entre elles. Cette situation favorise l’apparition du fanatisme qui peut devenir la principale menace sur la paix mondiale. C’est bien pour cette raison que le pape Jean Paul II suscita la 1ère réunion interreligieuse d’Assise en 1986 et que, 25 ans après, le pape Benoit XVI a relancé ce signal de tolérance interreligieuse.

Les Eglises et religions impliquées (y compris des représentants de l’athéisme et de l’agnosticisme) amenées à se connaître et se respecter mutuellement, devraient autant que possible étendre ces relations à tous les niveaux et sur tous les sujets possibles, et ainsi œuvrer au développement d’une vraie tolérance interreligieuse. Cela ne peut aller sans difficultés et devrait susciter à l’intérieur de chaque religion des débats qui ne manqueraient pas de faire évoluer les mentalités sur nombre de sujets considérés jusqu’ici comme intangibles, voire sacrés : c’est encore de la tolérance mais cette fois entre différents courants d’idées d’une même religion.

En ce qui concerne l’Eglise catholique, beaucoup vont vers une « Eglise de débats », allégeant progressivement l’autorité de sa hiérarchie jugée souvent comme monolithique et excessive. Bien sûr, toute évolution demande toujours de faire preuve d’humilité !

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