Le Père Baudoin de BEAUVAIS

Nouveau vicaire du groupement paroissial de Meulan – Triel-sur-Seine, et nouvel aumônier de du centre hospitalier de Meulan-Les Mureaux.

Le mois dernier nous vous avons présenté le père Matthieu Berger, curé de notre nouveau groupement paroissial Meulan-Triel. Nous vous proposons ce mois-ci de faire mieux connaissance avec celui qui va l’assister dans son ministère, le père Baudoin de Beauvais.

Bonjour Père Baudoin, merci de recevoir les Echos si rapidement après votre arrivée dans ce presbytère et bienvenue dans la paroisse Meulan-Triel. Pouvez-vous s’il vous plaît vous présenter pour nos lecteurs et nous parler de votre parcours ?

Bien sûr, avec plaisir. Je suis né près de Limoges dans une famille nombreuse originaire du Nord de la France : nous étions cinq enfants. Après mes études, comme tous les garçons de mon âge à cette époque, j’ai effectué mon service militaire puis me suis lancé dans la vie active. J’ai travaillé un an comme attaché de direction au siège d’une banque à Paris avec des allées et venues en banlieue parisienne. C’est durant mon activité dans cet établissement que j’ai été « saisi et séduit » par le Seigneur, un appel auquel je n’ai pas pu résister, tiraillé par mon désir aussi de fonder une famille. J’ai donc intégré le séminaire à Paris pour le diocèse de Versailles. J’ai été ordonné prêtre en 1989 par Monseigneur Thomas qui était alors l’évêque de ce diocèse. J’étais pressé de suivre le Christ sur la route des hommes, en un mot d’être pasteur.

Pour ma première mission, j’ai répondu à la demande d’un prêtre pour le Val d’Oise, pas très loin d’ici sur le canton de Magny-en-Vexin, où j’ai été « prêté » trois ans. Cette première expérience a été déterminante dans le travail pastoral avec des laïcs. Après ce premier ministère, j’ai été nommé à Versailles sur la paroisse Saint Symphorien, plus précisément affecté au quartier Sainte Geneviève, une nouvelle expérience très différente. J’y ai exercé deux mi-temps: le premier sur la paroisse comme vicaire, le second comme aumônier des lycées de Versailles. J’ai beaucoup apprécié le contact avec la jeunesse : leur dynamisme est contagieux et ces deux années passées à Versailles m’ont beaucoup appris.

Après ces deux missions très différentes, où avez-vous poursuivi votre ministère ?

Après le synode des banlieues au début des années 90, j’ai répondu « oui » à l’appel de notre évêque pour une mission à Mantes-la-Jolie. Je me suis donc retrouvé curé dans le quartier du Val Fourré et de Mantes-Gassicourt.

Une mission a priori difficile mais grâce à une équipe formidable qui m’a beaucoup aidé, j’y ai vécu des années inoubliables. J’étais assisté par deux vicaires dont le Père Maurice Egermann qui connaissait bien ce milieu et a guidé mes premiers pas dans ce monde pluri-culturel complètement nouveau pour moi. J’ai ressenti à ce moment que je devais être un « homme de communion » pour tous, l’homme de l’eucharistie !

Je suis resté dix années dans cette paroisse. Rétrospectivement, je me rends compte de la richesse de ce ministère dans lequel je me suis beaucoup investi et je peux maintenant dire que cette expérience, si l’on peut dire, m’a transformé comme homme et comme prêtre. Pendant ces années à Mantes, j’ai à nouveau rencontré beaucoup de jeunes avec lesquels j’ai monté de nombreux projets. J’ai eu aussi non seulement à travailler à la construction d’une communauté mais aussi à construire de nouveaux presbytères. Pendant dix ans, j’ai été également délégué diocésain au diaconat permanent.

Ensuite c’est à nouveau dans une paroisse de banlieue, à Trappes, que j’ai été nommé. Fort de mon expérience mantaise, de l’aide du conseil pastoral et de l’équipe d’animation paroissiale, nous avons vécu un chemin de communion entre les différentes communautés culturelles. J’ai à nouveau mis en pratique mes « compétences » dans la construction en aménageant une ancienne maison des syndicats, qui jouxtait l’église, en nouveau presbytère. D’un point de vue spirituel, ma mission dans cette ville, dans laquelle je suis resté six années, bien que très prenante, a également été très enrichissante et pleine de rencontres de toutes sortes. Chaque départ est ainsi pour moi un « arrachement ».

Alors, Père Baudoin, après Magny, Versailles, Mantes, Trappes, où notre évêque vous a-t-il envoyé en mission ?

Il a d’abord été question d’accompagner la construction d’une nouvelle église en Seine-Saint Denis, à côté du Stade de France, mais cette mission n’a pu se faire car elle a pris beaucoup de retard et a démarré deux ans plus tard. Dans le même temps, Monseigneur Dagens, évêque d’Angoulême, que je connaissais, vivait des choses difficiles dans son diocèse et m’a fait un appel. Monseigneur Aumônier a accepté de me « prêter », pour six ans, dans ce diocèse. J’ai été nommé à Cognac. Il y avait dans cette ville quatre prêtres déjà âgés pour cinq paroisses et une de mes missions a consisté en la construction d’une seule paroisse qui a pris le joli nom de « Saint Martin en Val de Cognac ». Saint Martin est passé à Cognac en 384 sur le chemin du concile de Bordeaux. Le lieu de son passage a donné naissance à une chapelle qui a été reconstruite au XIème siècle.

Aujourd’hui, je vois ce chemin comme volonté de Dieu, car j’avais accueilli à Trappes, deux ans avant mon départ, maman qui n’allait pas bien. À l’époque je me suis rongé pour savoir ce que Dieu me demandait. Je sais aujourd’hui que j’ai pu accompagner ma sainte maman comme je n’aurais sans doute pas pu le faire en région parisienne. Grâce aussi à Fatima qui a été présente auprès d’elle jusqu’au bout, je rends grâces d’avoir été aidé pour éviter à maman la maison de retraite ou l’hôpital.

Nous pouvons voir que vous avez déjà une expérience dans le rapprochement des paroisses, elle va peut-être vous servir dans votre nouveau ministère…

Effectivement c’est une mission qui a demandé sagesse, patience et confiance. Il a fallu découvrir ensemble qu’un décloisonnement nous fait grandir en communion et dans un enrichissement mutuel. Il se crée alors un nouvel enthousiasme et de nouvelles initiatives se mettent en place. Je rends vraiment grâces pour ce chemin à Cognac où je suis resté sept années au lieu des six prévues initialement.

Cognac est aussi un peu le poumon économique du Poitou-Charentes avec le produit du même nom qui se vend un peu partout dans le monde et est très consommé en Asie. Beaucoup de familles sont installées là avec des enfants. L’église est très vivante et nous avons démarré plusieurs équipes : équipe des dirigeants chrétiens, équipe du mouvement des cadres chrétiens, deux équipes Notre Dame, et une équipe ACO (action catholique ouvrière) avec surtout des aides-soignantes.

Et vous voici maintenant dans la nouvelle paroisse de Meulan-Triel.

Au mois d’août 2016, Monseigneur Aumônier a souhaité que je réintègre le diocèse de Versailles. De mon côté j’avais envie de faire un « break » et de ne plus avoir la responsabilité d’une paroisse en souhaitant plutôt une mission d’accompagnement. Ma volonté d’être au service a été exaucée puisque me voilà vicaire d’une paroisse en devenir et en même temps en charge de l’aumônerie de l’hôpital de Meulan-Les Mureaux qui, comme vous le savez, comporte de nombreux sites. Je vais donc avoir l’occasion d’exercer cette mission d’accompagnement, dans un contexte de manque de personnel à l’hôpital et en maison de retraite, et aussi de solitudes de beaucoup de patients.

Justement, comment voyez-vous cette nouvelle mission au sein de la paroisse ?

Je viens d’arriver ; je ne connais pas encore très bien la nouvelle paroisse. Laissez-moi s’il vous plaît quelque temps avant de faire le point et de parler de cette mission. En attendant mes expériences passées me permettent d’assurer qu’il y a un réel enrichissement mutuel à découvrir de nouvelles synergies. Lorsque deux paroisses sont ainsi rassemblées, il ne s’agit pas d’une fusion mais d’une communion qui tient compte des diversités et respecte l’histoire de chacun et de chaque lieu. Dieu seul sait nous rassembler dans l’unité qui est respect des personnes et des personnalités : c’est le chemin vers Dieu Trinité.

Merci beaucoup Père Baudoin pour ces paroles pleines de sagesse, nos lecteurs vous connaissent maintenant un peu mieux et à nouveau laissez-moi vous souhaiter, au nom de tous, bienvenue dans votre nouvelle paroisse…

(Propos recueillis par Jannick Denouël)