La révolution musicale avec Claude Debussy

Compositeur français, musicien libre et anticonformiste, sa musique accorde une place de choix à la couleur et aux timbres instrumentaux.

Achille-Claude Debussy est né le 22 août 1862 à Saint-Germain-en-Laye où ses parents tiennent un commerce de porcelaine. Montrant des aptitudes musicales certaines, il intègre le Conservatoire national de musique de Paris en 1872 où il reçoit une formation complète. Il y restera dix ans. Pensionnaire indocile de la Villa Médicis, il remporte le prestigieux prix de Rome en 1884 avec sa cantate « L’enfant prodigue ». Pendant cette période, il développe un style novateur qui est mal jugé par ses aînés. Debussy garda d’ailleurs toute sa vie une certaine haine des institutions. Supportant mal son exil, le musicien démissionne au bout de deux ans et rentre à Paris où il mène la vie de bohème.

Admirateur de Mallarmé et habitué de ses salons, Debussy est fasciné par le symbolisme. Il s’inspire de ce mouvement dans sa musique, notamment « Prélude à l’après-midi d’un faune » à partir d’un poème de l’écrivain. Bien que l’œuvre soit radicalement novatrice et nouvelle, elle arrive à convaincre le public. Pourtant, la critique et certains musiciens expriment des réserves quant à ce style. Debussy commence à se faire connaître mais beaucoup de ses œuvres suscitent la polémique, comme son unique opéra achevé, « Pelléas et Mélisande » en 1902 qui fut très critiqué au début avant d’être célébré et joué dans le monde entier.

Le style du Maître

La musique de Debussy est très novatrice harmoniquement. Il abandonne les principes de l’harmonie classique et instaure des accords et enchaînements inédits. Comme possibles influences, on peut citer le contact avec la musique russe (Moussorgski notamment), ou avec celle du vieux Liszt. Par contre, il rejette le goût dominant pour la musique allemande dont il refuse la lourdeur et les formes.

La beauté des combinaisons sonores régit ses partitions, il se libère des schémas classiques ; en cela, il fut suivi par toute sa génération. Sa musique possède un fort pouvoir de suggestion, lui permettant de brosser de vastes fresques sonores pour orchestre avec « La Mer » ou de petites miniatures comme les « Préludes pour piano » avec le même soin.

Une vie privée très mouvementée

Amoureux des femmes, essentiellement des comédiennes, il s’éprend à 19 ans d’une femme de 32 ans, mariée et mère de deux enfants. Beaucoup d’actrices viendront allonger la liste du séducteur avant son mariage avec Marie-Rosalie Texier (dite Lily), petite couturière de l’Yonne, en 1899. Quatre ans plus tard, il délaisse son épouse et entame une relation qui fit scandale avec Emma Bardac, épouse d’un banquier, qui lui donnera une fille Claude-Emma en 1905. Cette rupture pousse Lily à une tentative de suicide d’une balle dans le ventre à laquelle elle survit. Le divorce est prononcé et il se mariera avec Emma en 1908.

La fin de sa vie

Ses dernières années sont assombries par la maladie et la première guerre mondiale. Il décède le 25 mars 1918 à Paris.

Très en avance sur son temps, Claude Debussy a marqué le point de départ d’une nouvelle musique française que l’on a appelé musique impressionniste, sans doute parce qu’elle est sensible à tous les mouvements de l’atmosphère et qu’elle traduit les réactions de l’homme devant la nature. Et même s’il refusait ce titre, Claude Debussy est toujours considéré comme le père de l’impressionnisme musical français.