Méditation soirée pour l’unité des Chrétiens

« Le seigneur est ma force et ma louange, il est mon libérateur ! » Exode 15-17

 Quoi de mieux pour nouer des liens qu’un endroit confortable afin de regarder un bon film ? C’est ce qu’ont vécu les communautés chrétiennes (catholiques et protestantes) le samedi 20 janvier en la cité Saint-Martin à Triel. Dans une ambiance conviviale et chaleureuse, les participants ont pu prendre le temps de plonger les regards ensemble dans le passé, notre histoire commune à travers le film retraçant le parcours du moine Martin Luther (initiateur des Réformes protestantes du XVIème siècle). A la projection du film, s’en est suivi un temps de convivialité concocté de main de maître par les frères et sœurs catholiques de la paroisse de Meulan-Triel. Ce fut un temps de partage bénéfique pour, ensemble, évoquer le film, mais bien plus échanger sur ce que fut notre histoire, plus encore nous interroger sur ce qui fait notre foi aujourd’hui pour surtout discerner les chemins que nous pouvons arpenter ensemble.

Mais ce beau moment ne s’est pas résumé à un film et ce temps précieux de convivialité, aussi bénéfique fut-il. En effet, nous avons poursuivi notre rencontre par un temps de célébration commune à l’invitation des Eglises chrétiennes des Caraïbes sur le thème de la « délivrance de l’esclavage ». Nous avons tour à tour, et communément, prié, chanté, médité et entendu ensemble quelques textes choisis autour de l’esclavage que connut le peuple hébreu en Egypte, mais également des « esclavages » dont Jésus est venu nous délivrer (enfermement, maladie). Ainsi, nous avons, avec le Père Matthieu, pu tour à tour et en symphonie entendre le Seigneur nous rappeler qu’Il est « notre force, notre louange, notre libérateur » (Exode 15.17).

Nous étions dans la joie ce soir-là, parce que nous étions ensemble pour confesser que nous avons le même Dieu, un Dieu qui s’est révélé à chacun dans le creuset de sa vie. Un Dieu qui est « notre force » au milieu de l’épreuve, au milieu de nos enfermements, de nos manques de liberté. Il est celui qui donne la force d’avancer quand tout semble lourd. Ainsi le fut-il pour le peuple hébreu dans le désert qui, non sans récriminations à l’endroit de Moïse, se demandait « Où est Dieu ? ». Leur désespoir les entraînera loin, jusqu’à même se questionner sur le point de savoir si finalement, il ne fut pas plus avantageux pour eux de rester en Egypte, oubliant au passage que ce fut pour eux lieu de souffrances et de brimades. Le Seigneur est « notre force », celui qui en son temps et à sa façon, nous devance, nous entoure sur le chemin de la vie. Alors, oui le « Seigneur est notre louange », comme les esclaves d’autrefois nourris des textes bibliques ont pu entonner des Gospels. Ils nous enseignent, ainsi, que tourner nos yeux vers Dieu, le louer, le chanter ne résulte pas nécessairement et uniquement d’un cœur dans l’allégresse. Le chant peut résulter d’une âme, même meurtrie par la vie, mais reposée dans la confiance que Dieu veille sur elle, y compris dans l’épreuve. Pourquoi ? Parce qu’à travers cette confiance, le croyant voit, avec les yeux de la foi, la délivrance à venir, une délivrance de l’esclavage du mal qui gangrène notre monde ainsi que de la mort. Oui l’âme confiante peut, à pleine voix ou dans un susurrement, prononcer cette confession de foi « Dieu est notre libérateur ». Alors que nous écrivons ces quelques mots, la délivrance finale totale n’a pas encore eu lieu, nous sommes ensemble, croyants ou non, « en route vers la terre promise », mais pour nous croyants, catholiques et protestants, ce défi nous est lancé ; soyons des relais de cette Bonne Nouvelle qu’est l’Evangile pour toutes celles et ceux qui dans l’épreuve s’interrogent « alors, où est ton Dieu ? ». Qu’ensemble, au quotidien comme dans nos célébrations communes, protestants et catholiques, d’une seule voix, nous puissions confesser il vient « Notre Dieu, notre Force, notre Louange, notre Libérateur ».