Saint Martin, patron secondaire de la France

Le 11 novembre, nous fêterons l’armistice de la guerre de 14, cette année avec plus de solennité car il s’agit de son centenaire. N’oublions pas pour autant que c’est aussi la fête de saint Martin, patron secondaire de la France, après avoir été celui des Mérovingiens et des Carolingiens. Penchons-nous un instant sur sa vie, bien connue, grâce aux écrits de Sulpice Sever, un de ses disciples : « Vita Sancti Martini ».

Martin est né à Sabaria, en Pannonie (Hongrie) en 316. Son père originaire de Parme (Italie) est officier de l’armée romaine et son fils suit la même voie, en adéquation avec son nom : Martin signifiant « voué à Mars », dieu de la guerre. Il rencontre des chrétiens et il est très attiré par cette religion d’amour.

Alors qu’il se prépare au baptême, par une journée glaciale, il aperçoit un mendiant transi et coupe son manteau pour lui en donner la moitié, celle qui lui appartenait ; en effet, les officiers romains touchaient de l’empereur pour s’équiper la valeur d’une demie cape ; Martin ne fait donc l’aumône que sur son bien propre. Il reçoit le baptême et quitte l’armée car ce métier est incompatible avec son engagement de chrétien. Il part en Gaule, rencontre Hilaire de Poitiers et devient son ami. Il se retire à Ligugé pour y vivre en ermite dans la solitude, la prière et la joie et est ordonné prêtre ; Ligugé est le premier monastère des Gaules. Martin sillonne la campagne en tous sens pour convertir les autochtones et, sur sa route, les miracles se multiplient. C’est lui qui le premier eut l’idée de regrouper les chrétiens en « paroisses ». Il est choisi comme évêque de Tours, tout en continuant à mener une vie monastique à Marmoutier. Il meurt le 9 novembre 397 à Candé et est inhumé à Tours qui conserve dans la crypte quelques reliques du saint dans un superbe mausolée où il est particulièrement vénéré.

La dévotion à saint Martin, premier saint non martyr, n’a jamais faibli depuis dix-sept siècles en France mais aussi en Suisse, en Allemagne et au Canada … On compte plus de cinq cents localités françaises portant son nom. Pour l’Eglise d’Orient, il est appelé « saint Martin le miséricordieux ».

Au milieu des multiples manifestations du 11 novembre 2018, n’oublions pas saint Martin, protecteur de la France et soucieux de son unité depuis les Mérovingiens. Il est aussi le patron des maréchaux-ferrants, des gendarmes et des soldats sans omettre tous ceux qui prennent en pitié les pauvres sans pour autant partager leur manteau !

  • La France est sous le patronage de la Vierge Marie depuis « le vœu de Louis XIII » (1638), en remerciement de la grossesse d’Anne d’Autriche après vingt-trois ans de mariage. Les patrons secondaires de la France sont les saintes Jeanne d’Arc et Thérèse de l’enfant Jésus, ainsi que les saints Remi, Denis, Louis et Martin.