Virginie et Stéphane Warin, présidente et vice-président de l’association Tempo-Harmonie

Ce mois-ci, nous avons rendez-vous avec la musique et plus particulièrement avec deux passionnés qui ont cet art majeur dans le sang et mettent tout en œuvre pour le faire connaître, suivez-nous, entrons dans le monde universel de la musique…

 Bonjour Virginie et Stéphane, tout d’abord merci d’accueillir « Les Echos ». Frère et sœur, vous êtes responsables d’une association bien connue dans notre secteur, comment est-elle née ?

Virginie (VW) : comme beaucoup d’associations, « Tempo-Harmonie », puisque c’est d’elle dont il s’agit, est née un peu par hasard. Mon frère Stéphane et moi sommes musiciens, c’est dans nos gênes ; lui guitariste et moi chanteuse, nous avons toujours aimé « toutes » les musiques, avec quand même, une petite préférence pour le rock. Il y a une vingtaine d’années avec quelques amis nous avons fondé un petit orchestre : « Yuca » ; bien sûr, nous avions besoin d’un local pour répéter et pour le trouver il était préférable d’avoir un statut d’association loi de 1901 ; nous avons donc créé « Tempo-Harmonie ». C’est vrai aussi que nous avons tous les deux la fibre associative. Nous avons grandi dans le quartier du Paradis et nous rappelons avec émotion les manifestations organisées par « Paradis Loisirs ».

Stéphane (SW) : au moment de déclarer notre association, une amie, Catherine Duguet-Jouat qui est élue à Hardricourt, nous a conseillé d’élargir au maximum les statuts ; nous avons donc, dès le départ intégré la possibilité, en plus de se produire et de jouer, d’organiser des concerts ; c’est ce qui nous permet maintenant de proposer de nombreux orchestres dans Meulan.

Cela fait donc vingt ans que, à travers Tempo-Harmonie, vous organisez des concerts ?

SW : oui, enfin pas tout à fait, car il faut reconnaître que notre association a connu des hauts et des bas. Pendant quelques années, après le groupe « Yuca » qui n’a pas marché très longtemps, nous nous sommes tournés vers la danse ; c’était une de nos bénévoles, Tania L. qui donnait des cours de « street dance ». Nous y avons accueilli jusqu’à trente-cinq membres… Puis nous est venue l’idée d’organiser un festival de musique au cours duquel on mêlerait plusieurs styles. Nous connaissions beaucoup de musiciens amis dans différents groupes qui avaient des difficultés à se produire et il y avait peu de scènes dans le secteur pour les accueillir.

VW : dans le même temps, David Collet, en charge de la culture dans l’équipe municipale en place, a fait rénover le kiosque à musique situé dans le square Bézard à Meulan : nous avions trouvé notre scène, d’autant plus que venait d’être proposé aux Meulanais un « passeport sport et culture » qui offrait pas mal de possibilités. C’est comme ça que nous avons commencé à inviter des groupes, surtout amateurs, à se produire sur le kiosque le dimanche après-midi.

Mais à partir de quand votre projet de festival s’est-il vraiment concrétisé ?

VW : il existait à Meulan un festival de théâtre « Le théâtre aux Eclats » organisé par Patrice Varrain. L’idée est venue de mélanger les deux activités, théâtre et musique, c’est comme cela qu’est né « Plein feux ». Un festival qui durait trois jours, organisé au moment des fêtes de la Pentecôte, et qui, pour sa première édition en 2011, a mis en scène… trente-six groupes de rock.

SW : dès ce premier festival, nous nous sommes rendu compte qu’il était délicat de faire cohabiter musique et théâtre : les comédiens qui répétaient étaient gênés par les orchestres qui se produisaient sur scène… Aussi, lors de la troisième édition, nous avons adapté notre programmation et modifié les musiques proposées au public du théâtre, plus jazzy. Surtout nous ne proposions pas de spectacles musicaux dans la journée mais uniquement le soir juste avant et après les représentations théâtrales.

Ces journées « Plein feux » restent un excellent souvenir ; beaucoup de travail mais aussi beaucoup de plaisir à œuvrer en équipe, la connivence avec les musiciens nous apportait aussi beaucoup de satisfaction.

Et comment avez-vous évolué vers les soirées « jazz à la cave » ?

SW : bon, il faut d’abord préciser que si nous sommes ma sœur et moi passionnés de musique, nous avons un petit faible pour le jazz et le blues. De plus, au cours des différentes scènes que nous avons mises en place, nous avons noué des contacts étroits avec les musiciens qui sont souvent devenus des amis. Pat Léon-Pons, que beaucoup connaissent, nous a donné l’idée d’organiser des soirées type cabaret et d’utiliser pour cela le cadre intimiste et splendide des caves de la maison Berson.

VW : le concept a très rapidement fonctionné ; il y avait un public demandeur, des musiciens très désireux de se produire et un environnement très convivial, rappelant un peu les caves de Saint-Germain-des-Prés, tous les éléments étaient réunis !

Nous sommes très reconnaissants à la nouvelle municipalité de nous avoir donné les moyens de continuer cette expérience.

C’est vrai que le succès de ces soirées est évident, mais comment faites-vous pour inviter des artistes de qualité parfois internationales, comme dernièrement Ricky Ford ?

SW : je pense que les orchestres qui se produisent à Berson apprécient l’ambiance familiale qui y règne ; nous mettons tout en œuvre pour qu’ils se sentent un peu « comme à la maison ». Ils apprécient aussi le public qui est constitué de connaisseurs. De plus, comme je travaille dans le domaine de l’éclairage, j’essaie d’apporter des effets de lumière qui, j’espère, donnent une valeur ajoutée au spectacle. Nous essayons aussi de présenter un large panel de la musique jazz, du plus traditionnel au moderne, de façon à satisfaire les spectateurs mais aussi à éveiller leur curiosité.

VW : même si nous avons des invités prestigieux, nous tenons absolument à ce que l’entrée de ces soirées reste gratuite pour offrir à un large public des concerts de qualité, mais l’argent « du chapeau » qui circule pendant le concert, va entièrement aux musiciens ; nous sommes à 100 % bénévoles.

Nous avons peu parlé de votre association, combien de membres compte-t-elle, comment est-elle financée ?

VW : nous sommes actuellement onze, mais seulement quelques-uns sont vraiment sur le terrain ; d’ailleurs, si des amateurs de musique veulent nous rejoindre la porte est grande ouverte. Nous recherchons particulièrement une personne susceptible de gérer notre site Internet. En ce qui concerne son financement, nous dépendons totalement de la municipalité avec laquelle nous avons une convention ; nous la remercions chaleureusement de sa confiance.

Il faut tout de même mentionner qu’un ex-membre de Tempo-Harmonie a plutôt bien réussi dans la chanson : il s’agit de Yoann Pina, du groupe Arcadian ; il a participé à la cinquième saison de l’émission «The voice ». Nous sommes à la fois très heureux et très fiers de l’avoir accompagné pour ses débuts dans la chanson.

Etes-vous aussi impliqués dans d’autres manifestations ?

SW : oui, depuis plusieurs années nous organisons sous l’égide de la mairie la fête de la musique en juin. C’est une très grosse organisation : beaucoup de groupes, plusieurs scènes installées dans différents endroits dans la ville et tout ceci s’est récemment compliqué avec les contraintes imposées en terme de sécurité. Nous profitons de cette interview pour remercier les services techniques municipaux ; ils travaillent beaucoup pour que cette fête soit une réussite. L’an dernier, cette manifestation a malheureusement été annulée. Nous sommes en train de travailler pour l’édition 2018.

VW : vous voulez un scoop ? Si tout se passe comme prévu, parmi les artistes invités à cette soirée, nous devrions proposer au public meulanais Betty Seymour, la grande gagnante des métros parisiens l’an dernier, ce n’est pas rien quand même…

La saison « O’kiosque » va bientôt commencer, pouvez-vous d’ores et déjà nous citer quelques groupes qui vont s’y produire ?

VW : la programmation de ces après-midi musicaux est très délicate. Beaucoup de groupes sont amateurs et souvent leur durée de vie est plutôt aléatoire, il est donc très difficile d’établir un programme longtemps à l’avance ; nous pouvons tout de même annoncer Caroline Fedi, une chanteuse qui nous vient de Sète, célèbre pour ses reprises de Bobby Lapointe, Arthedome, du bon rock français, le groupe Les Cabots, des habitués, partenaires de « Tempo-Harmonie » depuis de nombreuses années. Surtout, pour la première qui aura lieu le 6 mai, Babette, la talentueuse cuisinière des soirées « Jazz à la cave » qui nous gâte à chaque fois avec ses douceurs, aura l’occasion de nous faire apprécier un autre de ses talents : la chanson, à ne pas manquer !

Eh ! bien voilà un beau programme, nous avons hâte d’aller applaudir ces artistes, avez-vous d’autres projets ?

SW : nous n’osons pas trop en parler mais nous aimerions beaucoup proposer en 2019 une soirée autour du Rythm and blues, une de nos musiques préférées, mais…chut, ce spectacle n’est encore qu’un projet.

Merci beaucoup Stéphane et Virginie, votre passion fait vraiment plaisir à voir, bravo pour votre engagement, votre sens du partage et pour tout ce que vous donnez pour faire connaître la musique, longue vie à Tempo-Harmonie !

 

 (Propos recueillis par Jannick Denouël)

 

Tempo-harmonie : 06 10 28 64 42, site de Tempo harmonie – courriel : tempo.harmonie.78@gmail.com