Et si on parlait de l’UNICEF ?

Philippe Jond-Nécand, vous êtes délégué départemental de l’UNICEF, pouvez-vous nous présenter cet organisme ?

L’UNICEF, le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance a été fondé en 1946 pour aider à la reconstruction de l’Europe, et plus spécialement apporter de l’aide dans tous les domaines concernant l’enfance. La santé, la protection, l’éducation… Et aujourd’hui encore, c’est le même leitmotiv qui anime cette agence. Ses missions dépassent désormais largement le continent européen… L’UNICEF travaille sur tous les continents mais toujours avec les mêmes objectifs, la même philosophie : permettre aux enfants de grandir et de s’épanouir dans les meilleures conditions. Et l’actualité montre chaque jour qu’il y a encore beaucoup de travail !

Et comment agit cette agence, quels sont ses types d’actions ?

Ne serait-ce que pour l’année 2016, l’UNICEF a dû répondre à trois cent quarante-quatre situations d’urgence dans cent huit pays (on ne connaîtra les chiffres 2017 que l’an prochain). L’urgence, c’est la guerre en Syrie, au Yémen, au Soudan du Sud… C’est la famine qui menace plusieurs pays d’Afrique… Ce sont les séismes ou les ouragans en Asie ou dans les Caraïbes. Ainsi, les équipes de l’UNICEF participent toujours à la reconstruction après le passage des ouragans Irma ou encore Matthew en octobre 2016 qui ont frappé notamment des pays particulièrement pauvres comme Haïti. L’une des priorités vise à remettre en fonctionnement les réseaux d’adduction d’eau potable, sans quoi c’est la santé même des populations, et en premier lieu des enfants, qui est menacée par la recrudescence de maladies mortelles tels que le choléra ou les diarrhées. Au cours des trois dernières années, l’UNICEF a offert à quarante-neuf millions de personnes un accès à l’eau potable, vingt-neuf millions pour la seule année 2016.

Mais à côté de l’urgence, l’UNICEF met en place des programmes sur le long terme. C’est le cas avec la construction d’écoles en Afrique, des écoles qui offrent des sanitaires ! Qui outre l’apprentissage de la lecture, des mathématiques et des autres matières permettent d’offrir un cadre de santé et d’hygiène minimum.

D’où l’UNICEF tire-t-elle ses fonds ?

L’UNICEF-France doit permettre de contribuer à la réalisation de ces programmes à l’international, à destination des enfants les plus défavorisés. C’est pourquoi toute l’année, nous menons plusieurs actions afin de récolter des fonds. Il faut savoir qu’un don de vingt euros, permet à l’UNICEF de fournir deux cents vaccins contre le tétanos, que trente euros représentent cent vaccins contre la rougeole ou deux cents contre la polio. Soixante-douze euros représente le coût de mille sachets de réhydratation qui peuvent sauver la vie de plusieurs centaines de nourrissons. Ces dons peuvent d’ailleurs bénéficier d’une réduction fiscale jusqu’à 75 %.

 Comment est représentée l’UNICEF en France ?

Elle compte un peu plus de cinq mille bénévoles. Un réseau de Villes Amies des Enfants (il y en a treize dans les Yvelines dont Aubergenville), d’Entreprises Amies des Enfants, de Clubs UNICEF ou de Jeunes Ambassadeurs (dans les collèges et lycées), de Campus (à l’université et dans les grandes écoles) participe à la promotion de ces actions.

Avez-vous d’autres missions ?

Effectivement, entre autres celle qui consiste à veiller à la promotion et à la bonne application de la Convention Internationale des droits de l’Enfant adoptée à l’unanimité à l’ONU en 1989 et dont on fête le 28ème anniversaire le 20 novembre 2017. C’est donc une fin d’année chargée… et il y a déjà tout un programme établi pour 2018. L’actualité du moment, c’est la campagne de ventes qui se déroule en novembre et en décembre dans plusieurs centres commerciaux des Yvelines. Outre plusieurs marchés de Noël, vous pourrez retrouver nos stands au Carrefour Chambourcy, au Carrefour Montesson et nous serons trois semaines, jusqu’au 26 décembre, à Parly II. A côté des traditionnelles cartes de vœux, nous proposons des livres pour enfants, des peluches et divers produits solidaires dont la vente permettra de continuer l’action de l’UNICEF de par le monde.

Pour votre part, comment et pour quelles raisons avez-vous rejoint l’UNICEF ?

Depuis toujours, je suis sensible aux questions liées à l’enfance. Comment les aider ? Comment faire pour qu’ils puissent se développer en harmonie ? Comment les amener à devenir pleinement des citoyens ? A Meulan, j’ai participé il y a une trentaine d’années à la création du club de basket Arc en Ciel. Je m’investis également au sein d’une fondation gérant des foyers pour enfants et adolescents placés par l’Aide Sociale à l’Enfance des Yvelines. J’ai rejoint l’UNICEF il y a un peu plus de deux ans. Parmi les projets qui me tiennent à cœur, je souhaiterais d’abord pouvoir faire entrer l’UNICEF dans les établissements scolaires de notre région. Un partenariat nous lie avec l’Education nationale et de nombreux instituteurs ou de professeurs sont déjà nos relais. Mais il faut aller plus loin à travers la création de Clubs UNICEF ou l’inscription de Jeunes Ambassadeurs afin de mieux promouvoir les valeurs que nous défendons.

Avant de prendre ma retraite il y a quelques mois, j’étais journaliste à RTL et à plusieurs reprises, nos reporters sont allés sur les terrains les plus périlleux grâce aux équipes de l’UNICEF qui acceptaient de les y conduire. J’ai ainsi pu apprécier le sérieux de l’organisation qui nous a permis de témoigner de malheurs parfois bien éloignés, mais aussi parfois très proches de chez nous. Alors pour ne plus connaître ces situations en simple spectateur ou en simple consommateur d’informations, pour tenter de mener une véritable action préventive ou de réparation, je me suis lancé dans la bataille, en donnant le maximum pour cette grande cause : celle des enfants, en espérant pouvoir rallier de nombreuses personnes.

Propos recueillis par Jannick Denouël

Délégation 78 de l’UNICEF, Les Vergers de Marly, 30 avenue de l’amiral Lemonnier 78160 Marly-le-Roi- tel : 09 82 61 76 41.