Exposition « Louis-Philippe et Versailles »

Pour la première fois et jusqu’au 3 février, le château de Versailles consacre une exposition d’ampleur à Louis- Philippe et à sa décision de transformer l’ancienne résidence royale en musée. Cette exposition permet de rappeler ce moment décisif pour Versailles qui connaît dès lors une nouvelle vie et insiste sur le rôle fondamental de Louis-Philippe dans cette transformation car depuis le 6 octobre 1789, lorsque Louis XVI, Marie-Antoinette et la famille royale sont contraints de partir à Paris, le château déserté cesse définitivement d’être une résidence royale.

Héritier de la famille d’Orléans, Louis-Philippe (fils de Philippe d’Orléans dit « Philippe Egalité », cousin de Louis XVI ayant voté la mort du roi en 1793) a peu d’histoire commune avec le Versailles de l’Ancien Régime. Il marque néanmoins son intérêt pour le palais dès son accession au trône en 1830. Le nouveau roi des Français s’attache à transformer ce bâtiment monarchique en un monument national dédié « à toutes les gloires de la France ». Il imagine un musée ouvert à tous, à la portée pédagogique, dans lequel les tableaux se lisent comme un livre d’image. Il passe commande aux plus grands artistes de l’époque – Vernet, Delacroix, Picot entre autres – d’œuvres destinées à enrichir ce musée.

« A toutes les gloires de la France »

Sous le règne de Louis-Philippe, deux Versailles vont cohabiter : l’ancienne résidence royale et les Galeries historiques. Dans le corps central, les grands appartements restaurés et remeublés, conservent leur appellation et leur destination. Dans les ailes, des chantiers considérables sont entrepris. Les Galeries historiques, inaugurées le 10 juin 1837, sont créées d’une extrémité à l’autre du palais qui ponctue le parcours d’importants ensembles iconographiques.

Plus de deux cent trente œuvres exposées

Tout le long de l’exposition, peintures, sculptures, dessins, maquettes, journaux intimes, mobilier, objets d’art, provenant des collections de Versailles et des grands musées internationaux de Saint-Pétersbourg, New York, Londres, Luxembourg… retracent le goût de Louis‑Philippe et son implication directe dans les travaux.

Un parcours inédit entraîne les visiteurs à travers le château à la découverte de nombreuses salles ouvertes exceptionnellement au public : la salle des Etats-Généraux et la salle de 1792, toutes deux restaurées pour l’occasion, la galerie des Batailles faisant revivre les héros de la France, la salle du Sacre de Napoléon à laquelle répond la salle de 1830 à la gloire du nouveau monarque, les salles des Croisades et les salles d’Afrique qui, restées inachevées à la chute de la monarchie de Juillet, mettent en scène les fils du roi partis promouvoir la conquête de l’Algérie et au premier étage de l’aile du Midi, des ensembles disparus des Galeries historiques, comme la galerie des sculptures dédiée à Louis XIV.

Le but du souverain pour la création de ce musée était une véritable manœuvre politique pour réconcilier les Français profondément divisés et surtout inscrire son règne dans l’histoire nationale. Mais reportons-nous à Victor Hugo qui écrivait : « Ce que Louis-Philippe a fait à Versailles est bien. […] C’est avoir donné à ce livre magnifique qu’on appelle l’histoire de France, cette magnifique reliure qu’on appelle Versailles ».