La sainteté

Pour nous, aujourd’hui, la sainteté nous est-elle accessible ?
Dans l’Eglise, nous sommes tous appelés à la sainteté. Cette vocation nous est donnée par le baptême que nous soyons laïcs ou ministre ordonné, vivant dans le monde ou dans une communauté religieuse, mariés ou célibataires, jeunes ou moins jeunes, quelle que soit notre condition physique, culturelle, intellectuelle ou sociale, que nous soyons homme ou femme. Tout baptisé travaille à faire rayonner le royaume de Dieu par la sainteté de sa vie. C’est par la fidélité à leur baptême que les croyants répondent à cet appel !
Souvenons-nous de l’interpellation du pape Jean-Paul II lors de sa première visite en France : « France ! Fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? ». Le grand message de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, c’est que la sainteté ne réside pas dans des œuvres extraordinaires, dans les visions ou dans les miracles, mais dans l’acceptation et l’accomplissement amoureux des volontés de Dieu, dans les toutes petites choses. Nous serons saints si nous sommes fidèles à l’Alliance d’Amour que Dieu nous propose.
Aimer, c’est la plus grande œuvre qu’un humain puisse accomplir sur la terre par la grâce de Dieu. Souvenons-nous des paroles du Christ : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C’est là le plus grand et le premier commandement. » Le second lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Ces deux commandements renferment la loi et les prophètes.
La sainteté passe par cinq étapes qui, si elles ne sont pas obligatoirement chronologiques forment malgré tout un ensemble.
Rencontre personnelle avec Dieu
Notre marche vers la sainteté commence toujours par une rencontre et un appel que Dieu nous adresse personnellement, soit en direct, soit à travers nos frères. Dieu a dit à Abraham : « Va, quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai » et Abraham est parti.
Jésus, en appelant ses disciples, a dit : « Viens et suis-moi », ou à l’interrogation : « Maître où demeures-tu ? », Jésus répond : « Venez et voyez ! ».
Dieu ne nous appelle pas toujours à des grands chambardements mais le plus souvent à le rencontrer dans les actes les plus humbles de la vie courante. Et nous, sommes-nous à l’écoute de Dieu, attentifs à ses appels à travers nos frères ?
Conversion et changement de vie
La rencontre personnelle avec Dieu ne laisse jamais indifférent. Il se produit au plus profond de nous-mêmes une transformation. Et nous, sommes-nous capables de sortir de notre confort pour répondre à Dieu ? Notre bien-être n’est-il pas un frein à agir à l’image du jeune homme riche de l’évangile ?
Vie donnée par amour du Christ
Lorsque l’on regarde la vie des saints, on s’aperçoit que dès l’instant où ils se décident à se mettre en marche pour une cause, ils se donnent entièrement, sans réserve. Pour un motif religieux et politique, on a condamné Jésus comme un criminel de droit commun. Pour un motif religieux et politique, combien de saints, d’innocents, a-t-on condamnés pour raisons religieuses ?
Dans le désespoir et les tourments de l’épreuve, ces saints garderont la foi. Quel témoignage ! Et nous, dans les difficultés de la vie quotidienne, quand le doute nous assaille sommes-nous toujours disposés à suivre le Christ, à aimer et pardonner ? N’avons-nous pas tendance à faire demi-tour et rejoindre notre confort rassurant et la critique facile qui ne résout rien ?
La place de l’Eucharistie
Il n’y a pas de sainteté si le Christ n’est pas au centre de notre vie. Rien ne va au Père sans passer par le Fils. Pour dire « tout est de moi, tout est de Dieu », il faut une relation la plus intime possible avec le Christ. Cette intimité se développe grâce à la prière assidue mais surtout grâce à l’eucharistie, le sacrement fusionnel par excellence entre Dieu et l’homme.
Et nous, quelle place accordons-nous à la rencontre du Christ dans les sacrements ? Laissons-nous suffisamment de place au Christ pour qu’il puisse vivre pleinement en nous ? Laissons-nous suffisamment la parole du Christ nous interpeler pour qu’il puisse nous enseigner ? Savons-nous l’écouter dans la Bible et dans tous ceux qui nous entourent ? Notre prière nous rapproche-t-elle du Christ ou nous en éloigne-t-elle ?
Service de la société
Le saint n’est pas tourné sur lui-même. Les plus belles prières sont vides de sens si elles sont égocentriques. Même une personne cloîtrée peut vivre saintement, ouverte sur le monde. Sainte Thérèse de l’enfant Jésus, cloîtrée à Lisieux, n’est-elle pas la patronne des missions étrangères ? Il nous faut savoir donner aux autres, rayonner et témoigner de l’Amour de Dieu autour de nous. « Tout ce que vous avez fait aux plus petits des miens, c’est à moi que vous l’avez fait » nous dit Jésus.
Et nous, notre vie est-elle témoignage de notre foi en Christ ? Nos actes sont-ils d’un réel amour, détachés de toute idée de retour intéressé ? « Au soir de la vie, vous serez jugé sur l’amour » nous dit Saint Jean de la Croix.
Et nous, comment sommes-nous capables d’aimer nos frères et ainsi d’aimer Dieu ?

Yves Corvisy

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