La vieillesse, parlons-en !

Plutôt que d’un « naufrage », comme disait le général de Gaulle, je parlerai d’une « nouvelle étape de vie ». Certes, la perspective finale de cet ultime chemin est souvent angoissante, surtout pour ceux qui n’ont pas mis leur confiance en Dieu. Or, bien au contraire, nous devons nous réjouir d’être arrivés au grand âge, tant de plus jeunes n’ont pas cette chance.

Ce temps qui nous est donné comporte son lot de joies et de peines ; sans, négliger ces dernières : une santé qui se délabre, la mort de ceux de notre génération, famille, amis et pire, de jeunes… mais il nous faut cultiver le meilleur ! Si en effet, le physique se détériore petit à petit, d’autres facultés prennent le relais, principalement celles du cœur ; ce sont celles-là qu’il nous faut développer sans compter. Lorsqu’il est de plus en plus difficile de « faire », sachons « être » : être disponibles, à l’écoute des autres, sans les abreuver de nos maux. Il y a bien des façons d’aider son prochain, au-delà du côté financier (non négligeable). Quand on ne peut plus se retrouver autour d’une bonne table, on peut se faire proche grâce au téléphone ou par courrier, Internet y compris ; prenons du temps pour l’autre surtout s’il rencontre des difficultés ; du temps, le vieillard en a plus que « les actifs » bien qu’il passe des heures à faire les moindres choses et que cela l’énerve.

On peut aussi créer un réseau de solidarité autour de ceux qui se sentent seuls, isolés et, pourquoi pas, un réseau de prière. Sachons avoir recours aux équipes d’aumônerie principalement pour ceux qui sont à l’hôpital ou en EPHAD. S’occuper des autres, créer des liens est la meilleure façon de reculer notre propre vieillissement. Heureusement, quand on ne peut plus se déplacer, les techniques modernes viennent à notre secours, le téléphone et Internet que nous devons maîtriser pour garder des contacts mais aussi agrandir sans cesse nos connaissances et rester à la page. Sachons nous faire aider par des jeunes souvent heureux de nous guider dans ce domaine où ils excellent.

Les progrès de la science, mais aussi la société civile (équipes municipales) et nombre d’associations vont aussi au secours des anciens, mettant à leur service bien des structures pour pallier leurs déficiences et les sortir de leur isolement, qu’elles en soient ici remerciées ; nos anciens n’étaient pas aussi gâtés mais une plus grande solidarité y palliait. Passée l’humiliation de nos faiblesses, sachons demander de l’aide et surtout ne jamais la refuser si elle nous est proposée. J’ai constaté bien souvent qu’elle est spontanée. N’oublions jamais qu’une bonne dose d’humour, un sourire (même édenté) sont nos meilleures armes avec celles que, tel un chevalier mettant son armure, nous revêtons chaque matin : nos dents de rechange, nos amplis, nos bésicles dirait mon grand-père, notre montre ou médaillon connecté sans oublier notre portable lui aussi pas toujours de la première jeunesse, mais au moins il est simple et robuste !

Alors si la vieillesse est un naufrage, elle a bien des bouées de sauvetage physiques, morales et spirituelles, convenez-en avec…

Une plus jeune du tout