Le Tour de France

Organisé pour la première fois en 1903 par Henri Desgrange pour augmenter les ventes du journal L’Auto, la « grande boucle » consacrera le succès d’une invention vieille d’à peine deux décennies, la bicyclette, surnommée « petite reine ». La course aura lieu chaque année, excepté de 1915 à 1918 et de 1940 à 1946.

Le premier Tour s’élance de Montgeron le 1er juillet devant le café « Le Réveil-Matin » avec soixante pionniers et relie les principales villes françaises : Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Paris en six étapes pour un parcours total de 2 428 km. Maurice Garin remporte ce premier Tour en 94 heures 33 mn. Lucien Pothier termine à la seconde place avec un retard de 2 heures 59 mn. Rappelons qu’à cette époque, les routes ressemblaient à des chemins déformés et poussiéreux et les participants, chambre à air autour du cou, réparaient eux-mêmes les crevaisons.

A la reprise de la compétition en 1919, le vainqueur au classement général reçoit, pour la première fois, un maillot jaune (couleur du papier journal de L’Auto). Depuis d’autres classements secondaires sont organisés ; le classement par points pour les sprinteurs (maillot vert), de la montagne pour les grimpeurs (maillot à pois), des jeunes pour les coureurs de moins de 26 ans (maillot blanc) et par équipe pour les équipes les plus rapides.

La caravane publicitaire fut créée en 1928 et se composait alors de six véhicules précédant la course.

La médiatisation du Tour

Interrompu une nouvelle fois, le Tour reprend en 1947 à l’initiative de l’Equipe, quotidien fondé par Jacques Goddet, en remplacement de L’Auto, interdit pour faits de collaboration.

Le premier reportage radiophonique en direct a été réalisé en 1930. La radio s’impose sur les journaux. La télévision est présente dès 1948 et il faut attendre les années 1960 pour assister à des reportages en direct, faisant ainsi pénétrer le téléspectateur au cœur de la course, grâce à des caméras embarquées sur des motos relayées par avion ou hélicoptère.

Le Tour gagne en importance et en popularité au fil des éditions et sa portée s’étend dans le monde entier. La participation s’élargit ; on passe d’un peloton principalement français lors des premiers tours à des éditions comptant jusqu’à quarante nationalités.

Us et coutumes du Tour de France

A l’époque des premiers reportages télévisés en direct, le Tour c’était : Radio-Tour informant spectateurs, journalistes et directeurs sportifs de tous les évènements ponctuant la course en temps réel, l’ardoisier avec une ardoise et une craie, suivait les coureurs en moto en leur transmettant les écarts communiqués par Radio-Tour. Il y a toujours la lanterne rouge (référence au feu rouge à l’arrière d’un véhicule) pour désigner le dernier du classement général et la flamme rouge (créée en 1906) placée au-dessus de la route au niveau du dernier kilomètre de chaque étape.

Les grands champions

De par l’altitude, les conditions météo et les arrivées spectaculaires, le Tour de France ce sont aussi des ascensions mythiques : l’Alpe d’Huez, Tourmalet, Ventoux, Puy de Dôme… Toutes ces difficultés ont transformé les coureurs en véritables champions comme Petit-Breton, Robic… D’autres ont réussi des palmarès impressionnants : Coppi, Fignon, Thévenet, Froome (deux victoires), Bobet (trois victoires), Indurain, Merckx, Anquetil, Hinault (cinq victoires)… Et puis aussi Poulidor, éternel second, qui, bien que n’ayant jamais remporté le Tour, fut et reste l’un des coureurs cyclistes préféré des Français. Toujours bon pied bon œil, notre « Poupou national » a d’ailleurs fêté ses 80 ans il y a quelques semaines.

Le Tour face au dopage

Le dopage est apparu dans le cyclisme dès la fin du 19ème siècle. Jusqu’aux années 1950, il n’est pas un sujet majeur d’inquiétude. Mais suite à plusieurs incidents révélant la généralisation de pratiques dopantes comme l’abandon en 1957 de Fédérico Bahamontès souffrant d’une blessure au bras causée par une piqûre de calcium, la chute de Roger Rivière en 1960 (qui restera paralysé) et dans les poches duquel ont été trouvés des cachets d’un puissant analgésique : la lutte contre le dopage est lancée en France en 1965. Le vote de la Loi Herzog réprimande l’usage des stimulants lors de compétitions sportives.

Après la mort de l’Anglais Tom Simpson, victime de la chaleur et d’un excès d’amphétamines sur les pentes du Mont Ventoux le 13 juillet 1967, des contrôles systématiques sont effectués aux arrivées de chaque étape sur des coureurs tirés au sort. Ne parlons pas de l’Américain Lance Amstrong qui a perdu tous ses titres pour cause de dopage avéré.

La plus prestigieuse compétition cycliste

Estimés à cent mille spectateurs lors de la première édition, ils sont plus de douze millions aujourd’hui aux bords des routes. Retransmis dans cent quatre vingt-dix pays, le Tour est suivi par plus de trois milliards et demi de téléspectateurs.

Les étrangers ne sont pas restés indifférents à ce succès. Des pays voisins tels l’Italie et l’Espagne ont organisé des tours similaires. Les Etats-Unis et même la Chine y songent également.

 

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