Liberté, égalité et …?

Chers paroissiens,

Où est passée la fraternité ? On entend beaucoup parler de liberté, sans trop savoir d’ailleurs à quoi elle engage et en étant persuadé qu’on a chacun la sienne…

On entend beaucoup parler d’égalité, en confondant souvent avec identité ou similitude…

On entend peu parler de fraternité, ce mot inventé par saint Pierre au premier siècle. On le trouve en grec dans le Nouveau Testament de la Bible que l’on traduit par « honorez tous les hommes, aimez l’ensemble de vos frères… » (1ère lettre de saint Pierre chapitre 2, verset 17). Cette fraternité est ouverte à tous les hommes car elle est le fondement originel de notre mode de relation. Nous avons tellement besoin de fraternité dans nos communautés de quelque nature qu’elles soient, elle nous rend profondément heureux lorsque nous en faisons l’expérience.

Mais vivre la fraternité est un combat personnel à mener car elle découle d’un regard du cœur qui soit bienveillant et compatissant. Or, souvent notre premier réflexe est la critique systématique de ce que sont les uns et font les autres. Ce qui est logique lorsque nous manquons d’espérance et de sens à notre vie.

Oui il y a urgence de la fraternité ! « L’individualisme devient la valeur absolue au détriment du bien commun qui se construit sur l’attention aux autres et en particulier aux plus faibles » nous disait l’archevêque de Paris au mois de décembre pendant les manifestations des Gilets jaunes.

Cette fraternité est le socle de notre vie commune, et nous avons tous une pierre à apporter à la reconstruction d’une société fraternelle. Mais si nous désirons être frères, n’avons-nous pas besoin de nous reconnaître un Père commun ? Nous avons fêté le 8 décembre dernier la béatification de dix-neuf martyrs d’Algérie dont les moines de Tibhirine : cet événement international nous rappelle que cette fraternité peut même être universelle. En effet, le père Christian de Chergé a été sommé, quelques mois avant son assassinat, de choisir entre les musulmans et les chrétiens. Il a répondu : « comment puis-je choisir entre mes frères ? ».

Cette fraternité, chers paroissiens, peut nous mener très haut. Nous pouvons peut-être en faire la bonne résolution de notre nouvelle année 2O19 ?

Je vous souhaite une belle et sainte année fraternelle.