Noël en Amérique latine

Les fêtes de Noël en Amérique latine ont été influencées par des cultures du monde entier. L’évènement a lieu en plein été et coïncide dans l’hémisphère sud avec les grandes vacances. A majorité catholique, les pays latino-américains restent attachés aux traditions, conséquence de nombreuses années de métissage. Toutes les fêtes se déroulent autour de la crèche jusqu’au 6 janvier, jour des Rois Mages. Celles du Guatemala et du Pérou, véritables petits chefs d’œuvre artisanaux d’une grande créativité sont très réputées. Décorations multicolores, lumières et sapins de Noël vrais ou faux illuminent les rues et il n’est pas rare de voir les habitants décorer leur maison de fausse neige. La musique, mélange traditionnel d’origine espagnole et africaine, et les chants traditionnels de Noël ou « villancicos », sont très présents.

Au menu, les plats traditionnels propres à chaque pays s’imposent. La dinde farcie n’est pas toujours là sauf au Mexique où elle est servie farcie au chocolat pimenté mais le porc, l’agneau ou le poulet la remplace avantageusement. Au sud du continent, sous la voûte étoilée de l’Argentine ou sur les plages de Copacabana, chacun apprécie cette nuit de Noël, veillée par la Croix du Sud, autour d’un succulent barbecue. Dans les pays proches de la mer des Caraïbes, poissons et crustacés sont les rois de la fête. Il ne manque jamais de « dulces » : pâtisseries et autres desserts typiques accompagnés d’amandes, de fruits confits et chocolats, vedettes incontestées de ces fêtes ; le tout arrosé de boissons typiques : tequila, pisco, eau-de-vie, punch, rhum ou, contre le froid, « canelazo » de Quito (liqueur chaude aromatisée au clou de girofle et à la cannelle). Selon les pays, les enfants découvrent leurs cadeaux au retour de la messe de minuit ou les reçoivent le 6 janvier apportés par les Rois Mages, selon la tradition espagnole.

En Argentine comme en Uruguay, les fêtes sont les moins typiques du fait que l’immigration européenne perpétue par 40° à l’ombre, ses coutumes et ses traditions religieuses. La crèche, l’arbre de Noël et les décorations sont également installés dans les écoles. Les rues, les fenêtres, les magasins s’ornent de guirlandes et de lampions et la couronne de Noël décore les portes des maisons. Le 25 décembre se fête en famille et entre amis autour d’un agneau ou d’un cochon de lait grillé ou rôti. Le « pan dulce », sorte de brioche fourrée d’amandes, fruits et autres friandises accompagnent la soirée. A minuit, dans les grandes villes, les feux d’artifice embrasent le ciel.

 En Equateur début décembre, outre les crèches installées dans les rues, les habitants ont résolu le problème du vrai sapin de Noël en installant de grandes armatures métalliques en forme de sapin, décorées ensuite de guirlandes lumineuses. Le « pain de l’amitié » est distribué à la messe de minuit dans des églises pleines à craquer, suivi après l’office d’une grande loterie avec batterie de cuisine en guise de gros lot. Le menu de Noël est assez proche du nôtre avec les « garapinadas de mani », appelés plus communément « chouchous », gourmandise très appréciée lors des fêtes.

 Au Brésil, on prépare les fêtes d’une façon originale en organisant dans les rues, les églises et les écoles des pièces de théâtre autour de la naissance de Jésus. Dès la mi-novembre, les immeubles se couvrent de décorations. Des pères Noël géants et de faux sapins avec des boules colorées apparaissent. Qu’on aille à l’église ou non, ou que l’on décide d’aller faire la fête sur la plage, l’essentiel est d’être avec les siens. Pour le réveillon, le repas est composé de multiples plats : morue, poulet, soupe de crevettes ou le plat typique de la région. A Sao Paulo, c’est le panneton sous diverses formes, aux fruits confits ou au chocolat, arrosé de cidre ou de vin brésilien.