Quelqu’un de bien

Vous êtes quelqu’un de bien, et voici pourquoi. Depuis des millénaires, la pensée judéo-chrétienne éveille en l’Homme la conscience qu’il est une personne unique en laquelle la Vie est un chemin de Vérité en vue d‘un bonheur toujours plus grand, que l’on peut atteindre lorsqu’on est souple et accordé à ce qui fait notre vie propre : les déploiement de nos talents, l’écoute de notre corps (« incarnation »), de notre cœur (la « loi » y est inscrite) et de notre « âme », où siège ce qui nous donne d’exister et qu’on appelle « Dieu ». Ce mystère de l’unité de la personne dans ses trois composantes et de sa vocation au bonheur au-delà du temps est admirablement signifié par la personne du Christ, et par la foi chrétienne ; on en trouve des intuitions magnifiques également dans d’autres religions ou philosophies.

L’écologie intégrale : pensée sociale de l’Eglise

Vous êtes quelqu’un de bien, parce que vous êtes capable d’un bonheur immense qui peut rayonner tout autour de vous en joie contagieuse. Qui n’a pas rencontré un jour des personnes pleines d’aura, jusque dans les maisons de retraite, malgré l’amoindrissement de leurs facultés ?

Dans le monde du travail, il s’agit pour l’Eglise de toujours redire que ce monde est fait pour l’Homme et que les chemins de prédation des ressources et des personnes est une injustice dans la mesure où il ne permet pas le « pour l’Homme » à travers toutes les générations. C’est pour cela que l’Eglise a développé une pensée sociale qui s’appelle désormais « écologie intégrale ». Et quand on dit « Eglise », il ne s’agit pas seulement des catholiques liés à Rome, mais de tous les chrétiens, y compris les orthodoxes issus de l’Eglise orientale, qui ont développé depuis deux mille ans le concept d’ « endocratie », que l’on peut traduire par « maîtrise de soi » (« endo » = « de soi » ; « cratos » = gouvernement, comme dans « démocratie »). Cette discipline nous fait éprouver la justesse de nos désirs et de nos besoins afin de ne prélever pour soi, que ce qui nous est essentiel en vérifiant que cela ne lèse aucune autre personne dans ce qui lui est essentiel.

Des outils au service d’une finalité de profit pécuniaire

Ainsi, l’enseignement social de l’Eglise a-t-il été complété au fil du temps pour répondre à l’émergence des comportements économiques, sociaux et politiques qui étaient à risque pour l’humanité et sa vocation au bonheur. Cet enseignement a d’abord traité la question de l’instrumentalisation des gens comme des outils au service d’une finalité de profit pécuniaire – thème toujours d’actualité ! – puis s’est attaché au développement de tous les peuples, au sens même du travail humain, aux questions financières et écologiques.

Cet enseignement social chrétien (on dit aussi Pensée sociale de l’Eglise, Discours social de l’Eglise, Pensée sociale chrétienne, etc….) s’attache à faire passer l’Homme d’un état inférieur d’objet-outil à un état supérieur de sujet, cause et but du travail, de l’économie et de la création, dont la finalité et la vocation est l’amour rayonnant, la résonance de Vie (« Dieu », par excellence). Avec les lois bioéthiques, l’être humain ne sera plus seulement un outil à réhabiliter en sujet, mais un produit des biotechnologies (GPA, DPI, PMA) à réhabiliter en sujet. Car le risque est que ce produit, soumis à la loi du marché, ait sa valeur réduite à du numéraire, qu’elle dépende des lois du marché, de règles de qualité, de traçabilité, de contrats (dénonçables), de non-conformités (acceptables ou pas),  objet d’une économie circulaire pour ses organes comme on le fait pour les voitures.

Revoir nos modes de vie…

L’Eglise a une parole révolutionnaire qui invite à ce que nous revoyions complètement nos modes de vie : notre consommation, notre rapport au temps, à l’espace, aux autres, à la « maison commune », ce qui nous invite à reconsidérer notre propre réalité : nous ne percevons qu’une toute petite partie de nous-mêmes faute de prendre le temps de découvrir toutes les facettes de ce merveilleux kaléidoscope que nous sommes. Et la part que nous percevons des autres est plus réduite encore : pour être en pleine vérité, il est nécessaire de prendre le temps de notre « endocratie » et ainsi nous pourrons avoir des relations justes avec les autres. C’est une formation du cœur, prenons en le temps, c’est vital pour chacun et pour tous.

 

 

3 thoughts on “Quelqu’un de bien

  • sam 9 novembre 2019 à 8 h 37 min
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    Merci de cet article engagé, pondéré, et dynamisant.
    Est il partageable sur d’autres espaces numeriques, Facebook etc ?

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    • lun 11 novembre 2019 à 8 h 59 min
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      Merci ; oui bien sûr vous pouvez le partager sur d’autres espaces (avec référence aux Echos de meulan)

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