Souvenirs de Provence

Marcel Pagnol, un nom qui sent bon la Provence, le soleil, les vacances…. Ecrivain, dramaturge, cinéaste et producteur français, il doit sa célébrité à ses souvenirs d’enfance rapportés dans ses écrits et dans ses films autobiographiques pour la plupart.

Une école précoce et buissonnière

Fils de Joseph, instituteur et d’Alphonsine, couturière à la santé fragile, Marcel voit le jour en 1895 à Aubagne, six mois après la disparition de son frère aîné, âgé de quatre mois. Deux frères et une sœur viendront agrandir le cercle familial.

Au fil des nominations de Joseph, la famille emménage fréquemment dans de nombreux logements de fonction de la banlieue marseillaise. Lorsqu’elle se rend au marché, sa mère le laisse dans la classe de son père qui eut un jour la surprise de le voir lire couramment alors qu’il avait à peine trois ans. Soucieux de la santé fragile d’Augustine, Joseph loue pour les vacances, une villa dans les collines, au milieu d’un désert de garrigue qui constitueront ce paradis de l’enfance heureuse des plus beaux épisodes de sa vie.

Demi-pensionnaire dans un lycée où il poursuit de brillantes études, il commence à écrire des poèmes qui paraîtront à partir de 1910 dans la revue Massilia. Il obtient son baccalauréat de philosophie en 1913 avec mention « assez bien » et commence des études de lettres à l’université d’Aix-en-Provence. Réformé de l’armée en 1915, il obtient l’année suivante une licence d’anglais qu’il enseignera dans plusieurs collèges de Provence avant d’être nommé professeur au lycée Condorcet de Paris. Mais en 1927, il décide de « prendre congé de l’Education nationale pour cause de littérature ».

Des débuts prometteurs

Grâce à ses relations, Pagnol pénètre dans le milieu du théâtre moderne des jeunes écrivains. Sous le pseudonyme de Castro, il écrit un vaudeville qui remporte un petit succès et l’encourage à persister. Après plusieurs satires boudées par le public, la reconnaissance est au rendez-vous avec « Topaze ». Mais la nostalgie de sa Provence l’incite à écrire une pièce marseillaise. Ce sera « Marius » avec Raimu dans le rôle de César.

L’année 1929 est décisive pour sa carrière ; assistant à la projection d’un des premiers films parlant, il décide de se consacrer au septième art. En 1931, la Paramount le laisse diriger le tournage de « Marius » où il impose les acteurs ayant joué dans la pièce de théâtre du même nom : succès assuré et recettes colossales y compris à l’étranger. Pressé par le public d’en écrire la suite, il réalisera les deux autres volets de sa trilogie marseillaise : « Fanny » et « César ». Il fonde sa société de production en 1932 et installe ses studios à Boulogne-Billancourt et à Marseille.

De la comédie à l’Académie

Ses films tournés dans la garrigue de son enfance seront des grands classiques du cinéma : « Topaze », « Angèle », « La femme du boulanger », « la fille du puisatier », « Jean de Florette », « Manon des Sources », « Les lettres de mon moulin »… avec pratiquement les mêmes comédiens : Raimu, Pierre Fresnay, Fernandel… Il tournera aussi pour la télévision dans les années 1960.

Le 4 avril 1946, il est élu à l’Académie française et devient le premier cinéaste reçu sous la coupole.

Naissance du romancier

Il commence la rédaction de ses souvenirs d’enfance en 1957 avec « La gloire de mon père » (cinquante mille exemplaires vendus le premier mois) et « Le château de ma mère ». Suivront d’autres titres qui remporteront autant de succès. Auteur comblé, il reçut tous les honneurs de son vivant : succès, argent, gloire et reconnaissance des siens.

Sa vie privée fut assez mouvementée. Il eut six enfants de quatre femmes et se maria avec deux d’entre elles. Souffrant d’une longue maladie, Marcel Pagnol décède le 18 avril 1974 dans sa maison de l’avenue Foch à Paris. Il repose au cimetière marseillais de La Treille.

Merci Monsieur Pagnol de nous faire encore rêver dans toutes vos œuvres où résonne le chant des cigales qui a bercé votre enfance.