Le Beaujolais nouveau est là !
Novembre, mois des premiers frimas et de la grisaille ! Mais avec lui, un moment incontournable est attendu à échelle mondiale : l’arrivée du Beaujolais nouveau ou Beaujolais primeur le troisième jeudi du mois.
Ce vin jeune est élaboré juste après la récolte afin d’être commercialisé et consommé dans les mois qui suivent. Vin d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), il est produit au nord du département du Rhône et sur quelques hectares de la Saône-et-Loire. Le seul cépage autorisé pour son élaboration est le Gamay noir à jus blanc, cépage incontournable de la région utilisé pour les vins primeurs comme pour les crus les plus prestigieux : AOC Morgon par exemple. Région réputée pour ses vignobles, des vins de qualité y sont produits depuis des siècles : les premières traces de viticulture remontent à l’époque romaine. Mais c’est au XIXe siècle que ce vin commence à prendre forme et sa commercialisation est autorisée immédiatement à la fin de la vinification.
En 1951, un arrêté paru au Journal officiel interdit la vente des vins d’appellation avant le 15 décembre. Cette décision provoque une réaction immédiate des vignerons du Beaujolais souhaitant commercialiser leur vin plus tôt. Le 13 novembre de la même année, une note administrative autorise finalement la vente de certains vins à condition qu’ils soient étiquetés « nouveau ». C’est ainsi que le Beaujolais nouveau voit le jour. Toutefois, sa production est limitée par des contraintes techniques : en général, seulement 50% de la récolte peuvent être utilisés pour produire ce vin. En 1967, la mise en vente est fixée au 15 novembre. Cette date pose des problèmes logistiques notamment lorsque celle-ci tombe un week-end. Pour y remédier, il est décidé en 1985 que la célébration aurait lieu le troisième jeudi de novembre, permettant ainsi aux vignerons de mieux planifier la commercialisation de leur vin.
Plus qu’un simple vin, le Beaujolais nouveau est un véritable symbole de convivialité et de tradition en France. Chaque année, des milliers de personnes se réunissent pour célébrer l’arrivée du vin primeur. La fête devient un évènement incontournable. Les bars et restaurants mettent à jour leur carte pour accueillir ce vin frais et fruité. C’est l’occasion de se retrouver autour d’un verre, de célébrer l’amitié et de savourer les plaisirs de la vie. Cette tradition est profondément ancrée dans la culture française où le vin est souvent associé à des moments de joie. Les célébrations s’étendent au-delà de nos frontières, attirant des amateurs de vin du monde entier. L’an dernier, plus de 48% de la production étaient destinés à l’exportation avec une part très importante pour le marché japonais où il est particulièrement apprécié.
Le Beaujolais nouveau se marie parfaitement avec une variété de plats. Il est souvent associé à des charcuteries ainsi qu’à des fromages locaux. A table, n’hésitez pas à associer ce précieux nectar à un poulet à la crème ou à un saucisson brioché lyonnais. Les notes de fruits rouges et la souplesse en bouche de ce vin se marieront à coup sûr avec ces plats de bistrot. Une dernière chose : il est recommandé de le servir frais, à une température d’environ 14 à 15 degrés Celsius. Il n’est pas destiné à être conservé longtemps et est préférable de le déguster dans les trois à six mois suivant sa mise en vente pour profiter de ses arômes fruités.
Il est bien agréable de fêter le Beaujolais nouveau ! Mais attention : « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé » !
Geneviève Forget

