Adieu Rosetta

Notre journal vous avait fait suivre en 2014 et 2015 les aventures de Rosetta, sonde de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), lancée en 2005 pour rejoindre en 2014 la comète Tchourioumov-Guérassimenko « 67P », alias Tchouri,, et de son petit robot Philae qui s’est posé sur Tchouri à 500 millions de kilomètres de la terre.

Eh bien voilà ! C’est la fin de deux ans d’aventures à rebondissements (au sens propre pour l’atterrissage quelque peu chaotique de Philae sur Tchouri) puisque le 30 septembre dernier, Rosetta s’est éteinte comme prévu, après avoir effectué son ultime plongeon vers la surface de la comète, livrant les images de la caméra Osiris jusqu’au dernier moment…

Les résultats scientifiques déjà exploités à ce jour ont permis de modifier notre connaissance des comètes et fourni des indices sur la formation du système solaire il y a 4,5 milliards d’années car elle semble avoir préservé les composants à l’origine de ce système solaire.

Bien sûr, il y a eu la connaissance de la comète elle-même : sa forme de canard en plastique, façonnée sous l’influence du soleil comme l’a déjà modélisée une équipe de chercheurs de l’Observatoire de la Côte d’Azur, sa structure interne très poreuse : du vide à 70% complété par de la glace et de la poussière avec une croute plus solide et plus dense, son relief tourmenté. Les scientifiques ont également pu caractériser les gaz de la queue de la comète : principalement de la vapeur d’eau (entre 0,3 et 5 litres d’eau par seconde) mais également de l’ammoniac, du méthane, du méthanol et des traces d’autres gaz. La composition chimique de la poussière, extrêmement fragile, a également été déterminée.

Mais l’analyse de la comète en dit aussi plus sur l’origine de notre terre : la théorie selon laquelle les astéroïdes et non les comètes seraient à l’origine des eaux de la terre est renforcée (cf. numéro des Echos de février 2015). La comète, qui s’est formée dans un environnement extrêmement froid et n’a subi aucun réchauffement, est constituée de résidus quasiment intacts des matériaux accumulés durant la toute première phase de formation du système solaire ce qui pourrait nous aider à comprendre sa naissance. Elle contient également des éléments qui auraient pu contribuer à la formation de la vie sur la Terre.

Mais l’exploitation de la montagne de données transmises par Philae et Rosetta devrait occuper les scientifiques un bon nombre d’années encore et nous ne sommes pas au bout de nos surprises

Véronique Schweblin

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