Au sujet des addictions

Boire, fumer, passer des soirées sur des jeux vidéo, ce sont autant de moments pendant lesquels on oublie les épreuves… ; jeunes et adultes ne sont pas si différents ; quel que soit notre âge, nous cherchons tous à oublier provisoirement les difficultés de la vie, voire à ne plus penser à rien, ou même à nous sentir invulnérables. Nous avons envie de jouir un instant de cette illusion avant de reprendre le chemin. C’est bien compréhensible, mais ce n’est pas sans conséquences. Tout ce que nous faisons laisse des traces dans notre cerveau et notre corps, et ces traces organisent notre avenir en rendant certaines choses plus faciles ou plus difficiles.

On sait notamment qu’à l’adolescence, les substances toxiques comme l’alcool, les cigarettes ou le haschisch ont des répercussions fortes sur le futur adulte. Elles affectent les possibilités cognitives comme la mémoire et augmentent les risques de développer plus tard une maladie invalidante comme le cancer. En plus, les cigarettes et l’alcool provoquent ce qu’on appelle une addiction : cela signifie que les équilibres biologiques sont affectés de telle façon qu’on perd la capacité de contrôler ses impulsions et pas seulement devant un paquet de cigarettes ou une bouteille d’alcool. À long terme, petit à petit, on ne peut plus se passer de ces substances ; non seulement, on est poussé par une force irrésistible à en augmenter régulièrement la consommation, mais on a de plus en plus de difficultés à se contrôler dans tous les domaines. Et si un jour on veut arrêter, ce sera très difficile car l’organisme réclamera violemment ces produits auxquels il s’est habitué. C’est ce qu’on appelle le « syndrome de sevrage ». Autour de nous, nous connaissons bien des adultes qui essayent de cesser de boire ou de fumer et qui rechutent sans cesse…

Et puis il y a aussi les outils numériques, l’ordinateur, le Smartphone, la console ; on parle maintenant de nouvelles dépendances…

C’est vrai qu’on ne voit pas le temps passer devant les écrans. Et tout est fait pour que nous y restions le plus longtemps possible. À la télévision, plus les téléspectateurs sont nombreux et plus les marques paient cher pour que leurs publicités soient diffusées ; sur Internet, des fenêtres publicitaires attirent l’attention pour donner envie d’acheter … Et les concepteurs de jeux vidéo s’évertuent à ce que l’adolescent n’ait plus envie de les lâcher… et qu’il y entraîne ses copains. Contrairement aux substances toxiques, les pratiques intensives d’écran ne provoquent heureusement ni syndrome de sevrage ni risque de rechute, mais elles ont d’autres inconvénients : elles incitent à diminuer son temps de sommeil et réduisent ainsi les performances scolaires notamment, et elles peuvent même finir par ôter le désir de faire d’autres choses essentielles à cet âge charnière. « Oui, mais les parents sont toujours devant la télévision ou sur Internet ! » C’est possible. Mais d’abord, ce n’est pas pour ça qu’ils sont forcément plus heureux et ensuite, les bases de leur cerveau et de leur vie professionnelle sont très largement posées, ce qui n’est pas le cas de l’adolescent…

Alors, pour toi le jeune qui me lis, voici quelques conseils, si tu veux bien… :

  • Avant tout, il faut que tu sois bien accompagné. Les seuls camarades qui valent la peine d’être retrouvés sur Internet, ce sont ceux que tu t’es fait dans la vraie vie.
  • N’hésite pas à affirmer tes choix, comme de refuser de fumer si tes camarades fument. Tu n’en seras que plus respecté et cela te sera utile toute ta vie. Ne sous-estime pas non plus l’aide que tes parents peuvent t’apporter.
  • Pense également qu’il est important d’apprendre à t’autoréguler. Donne-toi une limite avant de commencer à boire ou à regarder un écran : par exemple, un verre et pas plus, ou bien deux heures et tu passes à autre chose. Et rappelle à tes parents que la déconnexion, c’est plus facile en famille. Tous ensemble, on décide de prendre le repas du soir sans télévision, ni téléphone, ni tablette. On peut même se mettre d’accord pour couper le Wifi la nuit à partir d’une certaine heure.
  • N’oublie pas non plus l’importance de l’alternance. Avoir plusieurs activités successivement, c’est une manière de toujours renouveler ton intérêt pour ce que tu fais et de ne jamais t’ennuyer. Et si tu as une passion comme la musique, le sport ou le jeu vidéo et qu’elle l’emporte sur toutes tes autres activités, demande-toi toujours dans quelle mesure elle t’isole et appauvrit ta vie, ou, au contraire, si elle l’enrichit par de nouveaux contacts. C’est à cela que l’on reconnaît la valeur d’une passion. Mais le plus important, c’est que tu te fasses confiance et que tu fasses confiance aux autres, quitte bien sûr à revoir ton jugement si tu es déçu. L’adolescence est une période difficile, c’est vrai, mais tu n’y es pas seul. D’autres l’ont traversée, d’autres la traverseront. Aujourd’hui, d’autres peuvent t’aider, demain, tu en aideras d’autres.

En guise de première conclusion : vous, adulte ou jeune, qui avez lu ce document (d’autres suivront), vous avez envie de réagir, de poser des questions, de demander que soit davantage développé tel ou tel point ; alors écrivez-nous et nous vous répondrons dans les « Échos de Meulan » à venir. MERCI !

Dans de prochains articles, nous évoquerons en détail :

  • les drogues dites douces et dures,
  • le tabac, la chicha, l’alcool (le vin notamment),
  • le cannabis et la loi,
  • le portable (particulièrement les SMS), les jeux vidéo, Internet,
  • la pornographie,

Nous vous fournirons des suggestions pour une conduite prudente ; nous vous ferons part de quelques témoignages et nous évoquerons diverses responsabilités. Nous vous communiquerons aussi des numéros de téléphone et des références de documentation pour l’aide et pour l’information.