Cette lumière qui dérange et nous fait changer

À l’heure où j’écris ces lignes, nous accueillons cette douloureuse vérité de la pédophilie dans l’Église. Ces crimes ont été commis par des prêtres et des pères de famille. Nous avons honte. Les faits sont les faits. Et les victimes sont victimes toute leur vie, car les blessures et les séquelles demeurent. Cette mise en lumière de la vérité fait mal, mais elle est nécessaire. Elle nous humilie. Mais ce n’est pas notre souffrance que nous regardons et dont nous parlons comme pour chercher à être consolé. C’est la souffrance des victimes qui occupe nos pensées et nos prières. Sur la croix, le Christ ne se plaint pas et ne pleure pas sur lui-même. Il porte dans les larmes et le sang les péchés du monde, les victimes des péchés du monde.

Cette vérité doit être accueillie comme une lumière qui dérange et nous fait changer. Il ne s’agit pas d’attendre des jours meilleurs ou de faire profil bas pendant quelques temps. C’est une toute autre attitude que propose le pape François dans les années qui viennent. Il invite toute l’Église à une démarche de conversion. Il nous invite à nous mettre à l’écoute des uns et des autres. Il nous invite en particulier à purifier toute nos attitudes condescendantes, toutes nos paroles mielleuses qui ne disent rien sinon satisfaire le pouvoir de certains et maintenir certains dans une « aura » d’intouchable.

L’épreuve que nous vivons est un mystère. Pourquoi tant de victimes du fait des membres de l’Eglise ? Pourquoi en ce moment où le monde a tant besoin d’espérance et de consolation ? Pourquoi ? Les ténèbres dans l’Eglise ne laissent plus passer la lumière du Christ doux et humble, qui est frère de tous. Il ne suffit pas de prier pour les victimes. Il nous faut nous purifier, avoir le cœur pauvre et les mains vides pour manifester la Bonté de Dieu qui sauve.

Baudoin, prêtre

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