Editorial d octobre 2016 : le bénévolat comme chemin de Conversion … et de Joie

En recourant à la lettre encyclique « Caritas in veritate » du pape Benoît XVI, on découvre que la justice est la première voie de la charité pour ne pas dire « le minimum » ; d’après le pape Paul VI, c’est une partie intégrante de cet amour en « actes et en vérité » (Jn 3, 18). D’autre part, la charité exige de la justice la reconnaissance et le respect des droits légitimes des individus et des peuples. Par ailleurs, la charité dépasse la justice et la complète dans la logique du don et du pardon. « La cité des hommes, selon l’expression de Benoît XVI, n’est pas uniquement constituée par des rapports de droits et de devoirs, mais plus encore et d’abord par des relations de gratuité, de miséricorde et de communion ». Ainsi, la charité manifeste toujours cet idéal d’amour qui est en Dieu et qui s’exprime dans les relations humaines, ce qui donne une valeur théologale et salvifique à tout engagement pour la justice dans le monde. Or, cela doit se traduire dans la vie. Cela doit se voir dans la capacité à se donner et à pardonner, surtout se percevoir dans la sensibilité aux besoins des autres, dans l’attention, la disponibilité et le partage.

Mieux encore, cela doit se manifester dans l’engagement envers le prochain, celui qui est proche comme celui qui est extérieurement loin, qui nous regarde et nous sollicite toujours de près.

Quand nous regardons notre monde, son actualité, nous risquons, face à une telle ampleur de contre-courants qui nous offusquent, face à de telles propositions qui nient cette vérité fondamentale, la « vie pour tous », de nous laisser prendre par le découragement, la résignation, l’abandon et rapidement de baisser les bras. Nous savons bien que cette lutte regorge d’enjeux économiques, sociaux, politiques et humanitaires qui nous dépassent.

Alors, le combat est-il perdu d’avance ? Loin de là ! Il y a une façon de le prendre au sérieux, de le prendre à bras le corps qui dépend de chacun des membres de la cité : découvrir les formes du bénévolat, des modèles de service mutuel, dont notre environnement a précisément un besoin urgent. Car nous ne devons pas abandonner ceux qui sont en proie facile aux besoins primaires : se soigner, se vêtir, se loger, se nourrir, communiquer, sans oublier les personnes âgées et isolées. Ainsi, comme nous le propose Benoît XVI : « si nous ouvrons les yeux, nous ne nous contenterons plus de vivoter, préoccupés seulement de nous-mêmes, mais nous verrons où et comment nous sommes nécessaires. » En vivant et en agissant ainsi, nous nous apercevons, ô combien, il est beaucoup plus épanouissant et beau d’être utile et d’être à la disposition des autres que de nous préoccuper seulement des facilités qui nous sont offertes.

Au cœur de diverses situations de misère vécues autour de nous, repérons tout ce que nous pouvons faire pour embellir notre communauté et notre société. Cela devient un appel urgent aux uns et aux autres. Pour que chacun de nous, en faisant le point de ses propres largesses, puisse donner à l’autre la chance de vivre. C’est alors que la rencontre avec « cet autre » comme orientation d’expression et d’action, peut devenir pour tous un chemin de conversion et de joie.

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