Editorial de mai 2017 : les mères à l’honneur

De plus en plus de femmes se sont mobilisées ces dernières années pour défendre leur égalité vis-à-vis des hommes, en particulier dans le monde du travail. Il est vrai que nous avions un besoin impérieux de faire évoluer la société vers une reconnaissance des droits de la femme, comme le droit de vote, mais nous avons également l’immense responsabilité de mettre en valeur la place spécifique de la mère de famille.
Le mois de mai où l’on fête le travail et les mamans et où les chrétiens prient particulièrement la Vierge Marie, me donne l’occasion d’évoquer les mères de famille et de les mettre à l’honneur. Tout d’abord, il me semble que l’égalitarisme poussé à son extrême a pour danger de gommer la complémentarité homme-femme et de tout ramener à une gestion matérielle de la famille, principalement en se focalisant sur l’indispensable partage des tâches. Bien sûr, le nombre de femmes souhaitant ou devant travailler a augmenté au fil des années et la mère de famille ne doit pas rester seule à assumer toutes les tâches domestiques. Avec la « modernisation » de la société, la place de chacun a évolué mais elle s’est diluée en la réduisant à un partage de rôle.
Si l’on peut très bien intervertir la prise en charge des tâches quotidiennes, celles-ci, d’un point de vue affectif et émotionnel, ne seront pas effectuées de la même manière. Il n’est pas possible d’échapper à la différenciation de la place que tient la mère par rapport à celle du père. Le père observe ; il n’est pas là pour répondre aux besoins immédiats de l’enfant. Son « métier » consiste à éveiller le bébé, à le déconcerter pour l’obliger à réfléchir. C’est pour cela que le père est taquin, moqueur, abrupt par nature. La mère, elle, soucieuse de retrouver son duo intime avec l’enfant, cherche au contraire à le satisfaire, le rassurer, le conforter. La grossesse régit littéralement l’intégralité de la fonction maternelle. Le rêve permanent de la mère est que son petit ne manque de rien. Le père doit régler la distance entre la mère et l’enfant. Et c’est là sa mission essentielle : préparer l’enfant à devenir un individu autonome et ouvert sur le monde. Ainsi la mère sécurise et le père rivalise. Là où l’homme et la femme se rejoignent, c’est dans la dimension spirituelle de l’amour qu’ils donnent à leurs enfants. Peut-être que la manière sera différente mais ils auront à cœur de les entourer d’amour.
Pour terminer, je serai un peu provocateur en disant que le « culte » de l’égalité homme femme est très réducteur car il a tendance à étouffer le talent naturel d’une mère à veiller sur sa famille, étant aimante, apaisante, compatissante et consolante par nature. J’irai jusqu’à dire qu’à l’époque où la violence est si forte, il n’y a qu’une mère, avec la grâce de Dieu, pour remettre de l’amour dans le cœur de son enfant. Prions la Vierge Marie, mère de tous les Hommes, pour que les mères du monde entier fassent déferler un tsunami d’amour sur tous les enfants de la terre.

Yves Maretheu, Rédacteur en chef

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