Francis Wittmer, président de l’association « Trait d’union – Aide aux devoirs » de Vaux-sur-Seine

Bonjour  Francis Wittmer et merci de recevoir « Les Echos de Meulan » pour nous parler de l’association « Trait d’union – Aide aux devoirs » de Vaux. Mais avant toute chose, parlez-nous de vous.

Je suis retraité d’une entreprise de l’Etat depuis dix ans. En plus de mon travail, j’ai suivi des formations au sein de cette société dans divers domaines notamment des cours de pédagogie. Je suis devenu Vauxois en 2007 et suis entré comme bénévole dans l’association « Trait d’union – Aide aux devoirs » peu de temps après mon arrivée à Vaux et depuis cinq ans, j’en suis devenu président.

Parlez-nous de l’association.

Créée en 1988 par Catherine Balas, aujourd’hui disparue, l’association à but non lucratif relevant de la loi 1901 avait pour nom « Trait d’union » ; le but étant de créer un relais-devoir, une activité d’éveil et bien sûr, écouter le besoin de l’enfant. A cette époque, l’étude à l’école n’était pas aussi développée qu’actuellement et les parents travaillant, « Trait d’union », comme son nom l’indique, était vraiment un trait d’union entre générations : parents, enfants, grands-parents… Par la suite, l’expression « Aide aux devoirs » a été ajoutée à « Trait d’union », car cela nous paraissait plus parlant.

L’association est composée uniquement de bénévoles de tous âges et de toutes conditions principalement des retraités d’horizons professionnels divers.

Comment se passe la « sélection » des enfants, si je puis m’exprimer ainsi ?

A la rentrée, nous recevons beaucoup d’appels de parents désirant une aide aux devoirs pour leur enfant. Mais le choix de ceux-ci se décide autrement. Vers la fin septembre, les enseignants de l’école primaire de Vaux nous proposent une liste d’écoliers qui paraissent en difficulté scolaire. A ce moment-là, la secrétaire de l’association et moi-même rencontrons le directeur et les enseignants de l’établissement pour choisir les élèves susceptibles de suivre l’aide aux devoirs.

Justement, comment se déroule cette aide aux devoirs ?

Il faut d’abord préciser que le bénévole s’occupe d’un seul enfant à la fois, deux fois par semaine. Il passe le chercher à la sortie des classes à 16 h 30 et le fait goûter de manière à lui permettre de se détendre avant de commencer le cours qui dure environ une heure. Si les devoirs sont terminés avant 18 h, le bénévole termine souvent son cours en proposant des jeux sous forme de lecture, questions, tables de multiplication de manière ludique… Par exemple, nous leur apprenons aussi à se servir d’un dictionnaire, ce qui n’est pas évident pour eux car la majorité fait des recherches sur Internet qui, il faut bien le dire, leur facilite le travail !

Une fois la confiance installée entre eux, l’enfant se confie plus facilement. Le rôle du bénévole est d’être à l’écoute de l’enfant tout en faisant les devoirs (re-explications de différentes matières étudiées en classe). Mais voir ce qui ne va pas au point de vue comportemental et en parler ensuite à l’enseignant fait aussi partie de « leur travail ». Il faut redonner confiance à l’enfant en lui expliquant que ce n’est pas de sa faute s’il n’a pas compris ou si, dans un premier temps, les résultats ne sont pas là.

Quel est le rôle des bénévoles et quelles sont leurs relations avec les enseignants ?

Professeurs et bénévoles sont en étroite collaboration et ont de nombreux échanges, de manière à faire évoluer l’enfant surtout si l’enseignant constate un blocage en comparant son comportement entre la classe et l’association.

Pour les bénévoles qui le souhaitent, ils peuvent suivre des cours de pédagogie. Ces cours sont une suite du travail de l’instituteur pour continuer et compléter l’enseignement de la même manière qu’en classe.

Les enfants aidés dans leurs devoirs sont de niveau CP à CM2. A une période, nous avions envisagé d’apporter de l’aide aux collégiens de 6^ème et 5^ème mais le manque de bénévoles nous empêche de concrétiser ce projet ; de plus, ce niveau de cours demande une formation plus approfondie.

Comment se passe cette période actuelle si particulière ?

Cette période n’est pas évidente pour toutes les associations et les dispositions sont différentes. Pour l’année 2019 / 2020, une dizaine d’enfants suivait nos cours. Avec l’arrivée du virus, tout s’est arrêté après les vacances de février. Nous avons tenté de poursuivre par le biais d’Internet, mais ce n’était pas concluant.

Quatorze élèves sont inscrits depuis la dernière rentrée de septembre. Nous souhaiterions bien sûr augmenter le nombre d’enfants mais le système sanitaire actuel est très compliqué.

Où se passe l’aide aux devoirs ?

Cela se passe dans une des salles de l’école et je profite de votre question pour adresser un très grand merci à Jean-Claude Bréard (maire de Vaux), à Corine Robin (adjointe déléguée à la petite enfance, au scolaire, au périscolaire) et à la bibliothèque qui nous apportent un soutien sans failles ! En plus du prêt de locaux, la mairie nous attribue une subvention permettant l’achat des livres, remis à jour fréquemment, des fournitures scolaires et bien sûr le goûter.

Avez-vous gardé des contacts avec vos « anciens élèves » ?

Oui avec certains. Inutile de vous dire notre joie lorsqu’un enfant reprend une scolarité normale comme participer en classe par exemple et obtenir de meilleurs résultats. Nous constatons environ 70% de réussite dans la continuité de leurs études normales. Les remerciements des parents ne se font pas attendre. Autre satisfaction : les appels téléphoniques de ces enfants devenus adolescents, pour nous annoncer leur réussite et leur épanouissement dans leur évolution professionnelle.

Que vous apportent ces échanges enfants / bénévoles ?

De par leurs interrogations et leur culture, les enfants font remettre constamment les bénévoles en question. Nous aidons ces enfants et ces enfants nous aident à ne pas vieillir intellectuellement ; ces échanges sont d’une richesse extraordinaire.

Quel message souhaitez-vous transmettre à nos lecteurs ?

Avant toute chose et comme je l’évoquais un peu plus haut, les conditions actuelles de fonctionnement de l’aide aux devoirs sont compliquées de par la COVID. Je renouvelle mes profonds remerciements à l’ensemble des bénévoles qui n’hésite pas à prendre des risques en cette période difficile.

Si cette expérience vous intéresse, venez rejoindre l’équipe de bénévoles de « Trait d’union – Aide aux devoirs ». Vous pouvez me contacter au 06 11 83 65 57 ou appeler la mairie de Vaux qui me transmettra votre message.

Merci Monsieur Wittmer pour le travail accompli par votre équipe et je souhaite de tout cœur que votre appel soit entendu.

(Propos recueillis par Geneviève Forget