Envole-moi !

De tous les animaux, les oiseaux sont sans doute ceux qui évoquent le mieux le foisonnement de la vie, la beauté, le chant, l’harmonie, la légèreté, la verticalité et pour une part l’ailleurs, l’au-delà, le ciel, l’inaccessible.

Dans l’antiquité, les augures observaient la danse des oiseaux, les oracles lisaient dans leurs entrailles, les prêtres les sacrifiaient aux dieux en offrande. Dans la mythologie grecque, Icare lui-même voulait voler comme un oiseau pour pouvoir s’élever comme eux jusqu’au soleil et ainsi accéder à la divinité.

Dans les écrits bibliques, les oiseaux tiennent aussi une grande place et la colombe elle-même est toujours associée à l’œuvre de Dieu : dans le livre de la Genèse, elle apportait à Noé la preuve d’un renouveau de la vie sur la terre après le déluge ; dans les évangiles, elle planait au-dessus de la tête de Jésus lors de son baptême dans le Jourdain, en même temps que retentissait cette Parole depuis le Ciel « celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le ».

Dans l’art religieux, quand il faut représenter les trois personnes de la Sainte Trinité, le Père en général apparait sous la forme d’une main créatrice, le Fils sous la forme d’un visage d’homme et l’Esprit-Saint sous la forme d’une colombe. Depuis la rencontre inter-religieuse à Assise en 1986 au-cours de laquelle le pape Jean-Paul II invitait tous les croyants et tous les hommes de bonne volonté à un grand élan de prière pour la paix, cette même colombe, dans sa blancheur immaculée, est désormais aussi associée à la paix. En lâchant ces colombes, il rappelait aussi à tous que la paix véritable est un don que Dieu seul peut nous procurer dans la mesure où c’est dans le cœur des hommes qu’elle prend racine.

Et dans la grande tradition chrétienne, comment ne pas citer saint Paul qui affirmait, à propos de toutes les créatures, qu’elles aussi aspiraient à la rédemption des fils de Dieu, ou encore saint François d’Assise et ses fameuses prédications aux oiseaux rendues célèbres par le peintre Giotto et par son Cantique des créatures.

Aussi, dans ce numéro de rentrée consacré aux oiseaux, soyons attentifs à entendre cette invitation qui nous est faite à relever la tête pour regarder avec eux toujours plus loin et toujours plus haut. N’hésitons pas aussi à demander à Dieu de nous aider à prendre de la hauteur et à nous envoyer son Esprit-Saint pour qu’il ouvre devant nous de nouveaux horizons. Qu’il nous donne en particulier d’être artisans de paix et d’unité.

Père Eric Duverdier

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