Exposition Corot

Deuxième des trois enfants Corot, Jean-Baptiste Camille naît le 16 juillet 1796 à Paris dans une famille de commerçants : son père était drapier et sa mère tenait une boutique de mode réputée. D’abord scolarisé à Paris, il est envoyé au lycée Pierre Corneille de Rouen. A la fin de ses études secondaires en 1815, son père le place comme vendeur chez un marchand de drap parisien, mais attiré par le dessin, il suit des cours à l’Académie Charles Suisse, quai des Orfèvres. Refusant l’offre d’un fonds de commerce par son père, il obtient de lui une rente de 1500 livres lui permettant d’entamer une carrière de peintre.

L’apprentissage

Il entre dans l’atelier de son ami Achille Michalon puis dans celui de Jean-Victor Bertin, tous deux peintres de paysages de tendance néoclassique, élèves de Pierre-Henri de Valenciennes, qui lui transmettent les principes de composition mis au point par le grand maître, principes permettant de composer de façon réaliste un paysage qui doit cependant être idéalisé car il s’agit d’extraire de la nature la quintessence de la beauté ou de l’émotion qu’elle peut transmettre au regard humain. La forêt de Fontainebleau toute proche permet à Corot de mettre en pratique cette méthode. Il sera l’un des premiers artistes à travailler dans le village de Barbizon et est considéré comme un des fondateurs de la célèbre école.

Voyages

En 1825, son premier voyage en Italie, passage impératif pour s’imprégner de la manière des maîtres italiens, est financé par ses parents car il est considéré comme un amateur et ne connait pas le succès commercial. Il en rapportera de nombreux portraits et paysages présentant un grand intérêt historique.

Corot mène une vie itinérante : Suisse, Pays-Bas, Angleterre mais c’est surtout en France qu’il trouve ces paysages qui le rendront célèbre. Il travaille vite, par touches rapides et larges et joue avec la lumière grâce à une grande observation.

Il fera de fréquents séjours dans notre région et séjournera souvent sur l’Ile aux Dames à Mantes. Preuve en est des œuvres laissées par le Maître : « Château de Rosny en 1840, Eglise de Rolleboise en 1850, Berges de la Seine à Mantes en 1865… » sans oublier le « Pont de Mantes » peint en 1868.

Persévérance et réussite

La reconnaissance officielle tarde. Après plusieurs déceptions, il présente au Salon officiel « forêt de Fontainebleau », vaste composition paysagère de 2,40 mètres qui lui vaut une médaille. La reconnaissance arrive enfin quelques années plus tard. En 1846, il est décoré de la légion d’honneur et devient membre du jury du Salon deux ans après.

1855 : exposition universelle de Paris, il présente six œuvres et obtient une médaille ; l’Empereur Napoléon III achètera d’ailleurs un de ses tableaux. Son style évolue. Il devient un artiste à la mode qui vend énormément et très cher. Claude Monet disait de lui : « il n’y a qu’un seul grand maître : Corot. Nous ne sommes rien en comparaison ».

Exposition

Jean-Baptiste Camille Corot meurt le 22 février 1875 à Paris. Reconnu pour ses paysages, il ne faut pas négliger les prouesses qu’il déploie dans d’autres genres comme la beauté de ses figures. C’est cette partie de son œuvre que le musée Marmottan Monet lui consacre jusqu’au 8 juillet prochain. Exposition aux figures essentiellement féminines comme la « femme à la mandoline » ou « la poésie », il ressort de ces portraits un jeu subtil sur l’emploi des couleurs primaires, là où ses paysages tendent plus généralement vers le gris.