Hommage à Michaël Lonsdale

Michaël Lonsdale est décédé le 21 septembre dernier à l’âge de 89 ans dans son domicile parisien.

Ceux qui ont eu la chance de le voir sur les planches ces dernières années, comme il y a trois ans lors du festival « des jardins et des hommes » à Luçon, se souviennent de sa grande carcasse, de son pas lent, sa barbe fournie, ses cheveux balayés en arrière, sa voix grave et douce, son regard malicieux… C’était un monument respirant la paix et la bonté.

Michael Lonsdale est né à Paris de la rencontre de sa mère avec un officier britannique. Il a vécu une partie de son enfance au Maroc, pendant la guerre, avant de s’installer avec sa mère dans un appartement familial, face aux Invalides, où il vécut jusqu’à sa mort. D’abord attiré par la peinture puis le théâtre, Michaël Lonsdale dompte sa timidité en s’inscrivant en 1950 aux cours de théâtre de Tania Balachova. Parallèlement au théâtre, il mène une carrière au cinéma en tournant entre autres avec Michel Deville, Gérard Oury, Jean-Pierre Mocky, François Truffaut. A partir des années 1970, Michael Lonsdale est aussi à l’affiche de grosses productions comme le James Bond « Moonraker » ou « Le nom de la rose » de Jean-Jacques Annaud, en éternel second rôle.

Son rôle de frère Luc, moine médecin assassiné à Tibéhirine, dans le film de Xavier Beauvois « Des hommes et des dieux » en 2010, lui vaut, à 80 ans, le César du meilleur second rôle masculin. Peut-être ce rôle lui permettait-il d’exprimer aussi la foi profonde qui l’habitait, comme le cite Mgr Dominique Rey, son ami, à l’église Saint-Roch à la messe d’obsèques le 1er octobre : « Mon idéal est de rencontrer le Christ… La chose la plus chère que je possède dans ma vie, c’est l’amour du Christ… J’aimerais partir en paix. Je voudrais mourir en Dieu. Ce qui fonde ma confiance face à la mort, c’est Jésus. »

Ses obsèques ont eu lieu le jour où l’Eglise célèbre sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. « Ma sainte préférée », avouait Michaël ; il avait d’ailleurs été metteur en scène de la pièce « Vous m’appellerez petite Thérèse » qu’il avait donnée dans la crypte de l’église Saint-Sulpice en 1998.

Son attachement au Christ a été le creuset de sa vie et de sa création. Ses engagements successifs dans le festival Magnificat, la diaconie de la beauté, les groupes de prières et les sessions de Paray-le-Monial soulignaient toujours son désir brûlant de témoigner de sa foi au travers de son talent : « Le métier de comédien est un travail de passeur : je dois m’efforcer de transmettre la beauté, je fais entendre les mots d’un Autre », confiait-il.

Il nous reste son impressionnante filmographie, les livres qu’il a écrits dont « Luc, mon frère » en 2018 et « L’amour sauvera le monde », en 2011, ses peintures et un grand témoin du Christ.

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