Il est temps

« Je crois que les temps que nous vivons sont décisifs », dit le pape François. Faut-il s’en plaindre ? Certes la crise, ou plutôt les crises successives que nous connaissons, sont des épreuves. Les crises précédentes, toujours actuelles, financières, climatiques, ont plus fait souffrir et mourir des populations loin de nous, dans des pays déjà pauvres. Mais aujourd’hui, la crise sanitaire qui est aussi mondiale nous a touchés de près… Nous avons eu des morts dans nos familles. Nous n’avons pu visiter nos « anciens », qui parfois sont plus morts de chagrin que du virus. Comme prêtre, j’ai été le témoin de ces souffrances indicibles. Ayant moi-même perdu mes parents ces trois dernières années, je me disais que j’avais eu de la chance de pouvoir les entourer.

J’ai surtout, à ma place que je qualifierais de privilégiée, été le témoin émerveillé du bon et du bien qui peuvent se révéler en période de crise. Je veux penser aux hommes et aux femmes qui ont donné leur vie au service des souffrants ; des soignants bien sûr, mais aussi des commerçants et toutes sortes d’initiatives de personnes individuelles ou dans des associations diverses. Tout cela me parle de Dieu et plus précisément de Noël, à savoir la Révélation de l’Amour de Dieu au cœur de nos fragilités. La foi commence quand nous laissons faire Dieu dans nos impossibles.

Toutes ces personnes qui ont révélé leur cœur nous indiquent un chemin à prendre pour construire pour demain. L’opportunité de ces crises, c’est de nous donner l’occasion de prendre des décisions, chacun à notre niveau, pour changer le monde. Les temps décisifs sont des temps qui nous pressent à sortir de l’insouciance et de l’indifférence. Voilà deux virus qui nous font mourir quand nous nous moquons de ce que nous transmettons aux générations suivantes et quand nous profitons sans faire attention aux autres, aux plus démunis. Dans une crise, il y a certes du mauvais qui se révèle dans le cœur de certains, mais il y a toujours de l’héroïsme, du courage et du don de soi qui permettent de trouver une porte de sortie, un salut. Rêvons que nous changerons sans attendre le dernier moment, pour que l’humanité trouve une sortie sans trop de larmes et de sang. 

Baudoin, prêtre.

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