Il était une fois… le N° 5

Eternelle insoumise, emblème d’une certaine modernité vestimentaire, pionnière de l’émancipation des femmes, Gabrielle « Coco » Chanel est une créatrice de mode et une grande couturière française célèbre dans le monde entier.

Née à Saumur en 1889, cette femme iconique exerce tout d’abord le métier de couseuse dans l’atelier de couture de sa tante à Moulins. A 20 ans, elle « monte à Paris » et y rencontre un Anglais du nom d’Arthur Capel qui l’encourage à ouvrir un atelier de confection dans la capitale. En 1921, elle inaugure sa première boutique de chapeaux au 21 de la rue Cambon. Le succès est tel qu’elle ouvrira deux autres magasins à Biarritz et Deauville, villes d’accueil de la bourgeoisie.

Sa nature frondeuse l’amène à créer ses propres vêtements faits pour se sentir libre, bien et s’affirmer. Confortables, elle les a créés pour laisser une liberté de mouvement plus grande que celle laissée par les corsets étroits et très serrés. Avec simplicité et élégance, elle concilie le style masculin et féminin comme les matières nobles et usages pratiques. De ces apparentes contradictions découlent plusieurs pièces signature tels que le pyjama, le tailleur en tweed et la petite robe noire, couleur jusqu’alors réservée à la période de deuil. Dans le monde entier, les femmes ne veulent plus s’habiller autrement.

Créatrice d’avant-garde, Coco Chanel continue son expansion styliste et en 1921, elle est la première couturière à commercialiser son propre parfum, l’iconique « N°5 de Chanel ».

Lors d’un séjour sur la Côte d’Azur à Grasse, elle rencontre le français Ernest Beaux, alors « nez » d’une entreprise russe et lui commande « un parfum de femme à odeur de femme ». Plusieurs séries de flacons numérotés de 1 à 5 et de 20 à 24 lui sont présentés. Elle choisit l’échantillon N°5 composé de notes de têtes acides : citron, bergamote…, de notes de cœur fleuries : jasmin, iris, muguet…, de notes de fond plus masculines : vétiver, musc… Pour son nom, Coco choisit la simplicité : « Je lance ma nouvelle collection le 5 mai, cinquième mois de l’année ; laissons-lui le numéro qu’il porte et ce numéro 5 lui portera chance ».

Comme pour se rassurer de ce choix, Coco teste le parfum lors d’un dîner avec des amis dans le plus grand restaurant de Cannes. Sur la table, elle place un vaporisateur sur lequel elle prend plaisir à appuyer dès qu’une élégante personne passe à proximité. Elle raconte : « L’effet fut stupéfiant, toutes les femmes, en passant près de notre table, s’arrêtaient, humant l’air ».

Cinquante ans après le décès de Coco Chanel le 10 janvier 1971, le « N°5» est toujours aussi mythique et ce n’est pas pour rien que Marilyn Monroe ne portait qu’une goutte du fameux parfum pour dormir.

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