Il y a cent cinquante ans, naissait Henri de TOULOUSE-LAUTREC

Montmartre, le Bateau Lavoir, le Moulin Rouge, le Chat Noir, le French Cancan, la Goulue… autant de noms évocateurs de la bohême parisienne de la fin du XIXème siècle. Peintres, écrivains, sculpteurs… ont marqué cette période où l’on vivait au jour le jour dans la pauvreté mais aussi l’insouciance.

L’un de ces artistes, Henri de Toulouse-Lautrec (considéré comme l’âme de Montmartre) nous a laissé un riche héritage de 737 peintures, 275 aquarelles, environ 5 000 dessins, 31 affiches et 325 lithographies réalisées selon une technique originale de son invention qui consistait à gratter une brosse à dents chargée d’encre ou de peinture avec un couteau. 

Sa jeunesse

Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec-Monfa nait le 24 novembre 1864 à Albi dans l’une des plus vieilles familles nobles de France, descendant en ligne directe de la seconde branche des comtes de Toulouse. A cette période, les mariages dans la noblesse se faisaient couramment entre cousins afin d’éviter la division des patrimoines et l’amoindrissement des fortunes. Ce fut le cas pour les parents d’Henri qui étaient cousins au premier degré. Un deuxième fils nait en 1867 mais meurt l’année suivante. L’incompatibilité d’humeur entre les deux époux entraine leur séparation quelques mois plus tard et Henri reste sous la garde de sa mère. 

Problèmes de santé et incompatibilité

Henri a une enfance heureuse jusqu’au moment où se révèle en 1874 une maladie génétique qui affecte le développement des os, maladie due à la consanguinité de ses parents. Ses os sont fragiles et deux fractures successives aux jambes le rendent infirme et stoppent sa croissance. Son tronc est de taille normale mais ses membres restent courts ; il ne dépassa pas la taille de 1,52 m. 

Vie parisienne

Après l’échec de son baccalauréat en 1881, Henri arrête ses études et décide de devenir artiste. Encouragé par son oncle, il peint et dessine beaucoup. Il finit par convaincre sa mère de monter à Paris et d’y étudier les arts. Il s’installe à Montmartre au cœur de la vie nocturne. Il fait ses armes dans divers ateliers prestigieux dont celui des Beaux-Arts. Il se lie d’amitié avec Vincent Van Gogh dont il réalisera un portrait au pastel. Son style évolue avec le temps pour se rapprocher de celui plus réaliste d’Auguste Renoir mais son véritable maître sera Edgar Degas qui peignait les mouvements parisiens comme personne.

Il fréquente les maisons closes avec assiduité et passe la quasi-totalité de ses soirées au Moulin de la Galette où il expose ses œuvres, ainsi qu’à l’Elysée-Montmartre, au Chat Noir ou encore au Rat-Mort. N’ayant pas besoin d’exécuter des œuvres sur commande, Lautrec choisit des sujets qu’il connait bien ou des visages qui l’intéressent. Il devient célèbre en croquant tout un peuple d’artistes et de clients qu’il fait passer à la postérité comme le chansonnier Aristide Bruant dans son cabaret le Mirliton. Il immortalise aussi la chanteuse Yvette Guilbert et la célèbre « Goulue » vedette de music-hall qui créa le « cancan ». 

La fin de sa vie

Sa vie dissociée de noctambule le conduit à boire « sans modération » ; il avait l’habitude de mélanger l’absinthe quotidienne à du cognac et il répétait souvent : « Je boirai du lait quand les vaches brouteront le raisin ».

Alcoolique et atteint de syphilis, il est pris d’une crise d’éthylisme et est interné dans une maison de santé à Neuilly de février à mai 1899. Il se querelle avec sa famille qui veut le placer sous curatelle. N’ayant plus goût à la vie, il sombre de nouveau dans l’alcoolisme. Nouvelle syncope en mars 1901 avec hémorragie cérébrale et paralysie des jambes. Sa mère le ramène alors dans le château familial Malromé à Saint André du Bois en Gironde. Le 15 août, il est victime d’une attaque d’apoplexie qui le rend hémiplégique. Il décèdera le 9 septembre à l’âge de 36 ans.

 

Postérité

Après la mort d’Henri, Maurice Joyant, marchand de tableaux, son ami intime et protecteur, voulut mettre son œuvre en valeur. Avec l’accord de la comtesse de Toulouse-Lautrec, ils donnèrent les fonds nécessaires pour créer un musée à Albi, ville où naquit l’artiste et y offrirent leurs superbes collections de tableaux.

                                                                                          

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