Janus

janus 1En ce début de nouvelle année, nous pouvons peut-être évoquer Janus, très ancien dieu du panthéon romain d’où est tiré le nom du premier mois de l’année : Janvier. Comme Kairos, dieu du moment opportun dont nous avons parlé dans un précédent numéro, il n’existe que peu de représentations de Janus, pas de statues ou reliefs mais on le trouve uniquement figuré sur des monnaies sous la forme d’une tête à deux visages opposés. Il était souvent représenté avec les accessoires du portier, une clé dans la main gauche pour ouvrir ou fermer et une baguette dans la main droite pour écarter les importuns.

Ce fut l’un des plus anciens et des plus importants dieux de la religion romaine, il présidait au commencement et au début de toutes choses et on lui consacra naturellement le premier mois de l’année : Januarius. Son culte fut établi soit par Romulus soit par Numa, les deux premiers rois de Rome. Janus était le dieu principal de la cité. Dieu solaire il présidait au lever du jour et, par extension, il fut considéré comme étant à l’origine de toutes les actions humaines. On lui attribua même un rôle essentiel dans la création du monde. Il était cité en priorité dans la liste des dieux et dans les prières, il y passait même devant Jupiter. Janus est surtout connu comme le dieu des portes, la porte en latin se disant d’ailleurs « janua ». Il veille d’abord sur le seuil de la maison, regardant à la fois vers l’extérieur et l’intérieur, il est le gardien des passages. Passage également du passé à l’avenir dans ce moment indéfinissable où l’on peut contempler le passé mais ne concevoir que l’avenir. Il veille sur la naissance qui est le passage à la vie.

Janus était invoqué comme gardien de tout commencement. Portier céleste, il présidait au lever du jour et à son coucher, à la course du soleil durant l’année. Dieu des seuils, il gardait les portes privées mais aussi publiques : des maisons, des villes, des routes, des ports, bref, de toutes les voies de comunication dont il surveillait les départs et les retours. L’année romaine commençait primitivement le premier mars. D’où septembre, octobre…, septième et huitième mois qui sont maintenant le neuvième et dixième mois pour nous. En 532, l’Église décide de faire commencer l’année le 1er janvier, mois qui suit immédiatement la naissance du Christ fixée au 25 décembre 753 de l’an de Rome, la fondation de la ville servantjanus 2 de point de départ au calendrier romain. Janus donna son nom à une colline de Rome, le Janicule. Il eut un fils, Tibérinus, qui se noya à Rome dans le fleuve qui prit ainsi son nom, le Tibre. Janus est également l’un de la soixantaine des satellites de Saturne, découvert en 1966 par l’astronome français Audouin Dollfus. Ce n’est peut être pas un hasard, car Janus et Saturne s’entendaient bien, la terre était toujours féconde et le monde en paix. C’était l’âge d’or. En souvenir de cette époque, on fêtait les Saturnales où, pendant trois jours, tous étaient égaux : il n’y avait ni maître ni esclave.

Janus disparaît après la chute de Rome mais son symbolisme se retrouve peut-être dans les deux Jean, eux aussi en quelque sorte dieux solaires, Jean l’Evangéliste gardien de la porte du solstice d’hiver à partir duquel la lumière revient puis ne va cesser de croitre, et Jean le Baptiste, gardien de la porte du solstice d’été qui annonce l’arrivée d’une autre lumière « Il faut que je décroisse pour qu’il croisse ».

 

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