Jean de La Fontaine

A l’évocation de son nom, nous pensons bien évidemment à toutes ses fables encore dans nos mémoires et que nous avons apprises sur les bancs de l’école : « la cigale et la fourmi, le corbeau et le renard, le lièvre et la tortue, le chêne et le roseau »… pour ne citer que les plus célèbres parmi les deux cent cinquante fables de l’écrivain. Ces fameux petits récits en vers ou en prose qui visent à donner de façon plaisante une leçon de vie, se caractérisent souvent par un récit fictif de composition naïve, mettant en scène des animaux qui parlent ou des êtres humains personnifiés, avec une morale à la fin ou au début de l’histoire.

Né à Château-Thierry dans la campagne picarde le 8 juillet 1621, le petit Jean, second d’une famille de trois enfants, grandit en se passionnant pour la lecture d’œuvres antiques. Il étudie le droit à Paris et obtient son diplôme d’avocat en 1649. Parallèlement à ses études, il fréquente un salon de jeunes passionnés de littérature et compose ses premiers vers. Il y rencontre Marie, sa future épouse aussi passionnée que lui et qui lui donnera un fils. Vivant entre Paris et Château-Thierry, il exerce la charge de maître particulier des eaux et forêts.

Au décès de son père en 1658, il se retrouve dans une situation financière inconfortable. Il trouve un protecteur en la personne de Nicolas Fouquet, surintendant des finances, pour qui il compose plusieurs œuvres : ballades, sonnets, poèmes… Lorsqu’il tombe en disgrâce, La Fontaine lui reste fidèle et prend sa défense avec sa poésie « l’Ode au roi » en 1663. Suite à cette publication, le poète, prudent, préfère s’exiler quelque temps à Limoges. Ce voyage lui permet d’écrire une série de lettres rassemblant les descriptions des paysages et villes traversés, qui seront publiées sous le titre « Un voyage de Paris en Limousin ».

A son retour quelques mois plus tard, il retrouve une nouvelle protectrice en la personne de la duchesse d’Orléans. Il connait alors le succès dans les salons, publie de nombreuses œuvres dont « Contes et nouvelles en vers » et écrit un roman « Les amours de Psyché et de Cupidon ». Il y rencontre d’autres grands artistes dont Charles Perrault et Molière.

Immense succès en 1668 avec un premier recueil de cent vingt-quatre fables dédiées au dauphin, fils de Louis XIV. Le poète y met en scène des animaux pour critiquer les hommes et dénoncer les grands problèmes de son époque. Dix ans plus tard, un deuxième volume de quatre-vingt-sept fables dédiées à Madame de Montespan voit le jour. Mais l’accueil du public sera plus réservé malgré des pièces restées célèbres telles que « Les animaux malades de la peste » ou encore « Le rat et l’huître ». Il publie des œuvres variées, notamment un recueil de contes licencieux (« Les nouveaux contes » en 1674), des poèmes religieux (« Daphné ») et plusieurs pièces de théâtre.

Devenu très populaire grâce à la publication de ces recueils, Jean de La Fontaine est élu à l’Académie française en 1683, occupant le fauteuil n° 24 laissé libre par Colbert. A la fin de sa vie, La Fontaine est contraint par son confesseur à renier ses écrits licencieux et, le 13 avril 1695, le plus grand des fabulistes s’éteint à l’âge de 74 ans.

Son œuvre occupe une place de choix dans le patrimoine culturel français. Par la simplicité de leur langue et leur forme imagée, ces fables appréciées des petits comme des grands restent toujours actuelles, certains préceptes étant entrés dans la sagesse populaire.

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