JEAN-PIERRE LIGNOUX, Président du vélo des Mureaux

Bientôt le « Tour de France », j’en vois qui se régalent déjà, rien d’étonnant donc à ce que ce numéro ait pour thème le VELO ! Et qui pouvait mieux en parler que Jean-Pierre Lignoux, le président du Vélo-Club des Mureaux, que ses petits-fils surnomment justement « Papi Vélo »…

Bonjour Jean-Pierre. Merci de recevoir les « Echos ». Comme nous l’annonçons, ce numéro de juin est consacré au vélo, vous êtes président d’un club qui compte dans notre région, comment est née votre passion ?

C’est venu assez naturellement. J’ai toujours été sportif et d’aussi loin que je me souvienne, aimé le vélo. J’ai eu le premier très tôt mais celui qui a surtout compté, c’est mon premier vélo de course acheté avec mes propres deniers, l’argent que j’avais pu gagner en faisant quelques « bricoles ». Celui-la, il restera pour toujours dans ma mémoire…

Vers quel âge avez-vous commencé la compétition ?

Je devais avoir aux alentours de16 ans lorsque j’ai participé à ma première course, c’était déjà avec le maillot du VC Les Mureaux. J’ai eu ensuite un accident grave, une fracture de la mâchoire qui m’a un peu refroidi et tenu éloigné de ces compétitions pendant sept longues années. Mais pour mon travail, il faut dire que je suis sapeur pompier professionnel, il fallait que je fasse du sport et il était pour moi évident d’enfourcher à nouveau un vélo.

Vous nous dites que vous êtes pompier, où exercez-vous ?

J’ai commencé à Poissy où je suis resté douze ans, puis suis venu aux Mureaux ; j’y ai exercé également douze années et je suis actuellement en poste à Gargenville. C’est à Poissy que j’ai recommencé la bicyclette, mais en pratiquant le triathlon. J’ai eu la chance d’évoluer dans ce club fameux à côté de grands champions ; j’ai pu ainsi profiter de leur expérience et trouver un environnement sportif très favorable. C’est une discipline très dure, nous faisions 1500 m de natation, 40 km en vélo et pour finir 10 km de course à pied ; cela nécessitait un entraînement très sévère !

J’ai d’ailleurs été plusieurs fois champion de France des sapeurs pompiers dans cette discipline et ai eu la chance de participer à de nombreuses compétitions nationales et internationales.

Alors pourquoi abandonner le triathlon et revenir au cyclisme ?

J’ai dû arrêter ce sport, encore à cause d’un problème de santé, une prothèse de hanche ! Je souffrais beaucoup et étais handicapé dans mon travail ; donc, malgré mon âge relativement jeune, je me suis trouvé presque obligé d’avoir recours à cette prothèse. Mais avec elle, plus question de courir… je suis donc revenu à mes premières amours et ai repris une licence aux Mureaux, le club de mes débuts.

Justement, parlez-nous un peu de ce club, comment est-il né ?

Il a été créé en 1972 par un passionné de la bicyclette, M. Delattre ; son fils a ensuite pris la responsabilité de l’association. A cette époque, le VC Les Mureaux organisait vingt-cinq courses par année, maintenant, nous en proposons une seule, vous vous rendez-compte de la différence ?

Notre club regroupe trente-cinq licenciés de tous âges, les plus jeunes ont 17 ans et les plus âgés la soixantaine ; un point commun entre eux, ils font tous de la compétition, c’est notre but ! Dans un rayon de 100 km, de fin février au 15 octobre, nous pouvons participer à des courses chaque week-end et même parfois en semaine, ça ouvre pas mal de possibilités.

Vous disiez que votre club organise une course chaque année, comment se présente-t-elle ?

Elle aura lieu le 20 septembre prochain, partira du COSEC des Mureaux et après une grande boucle dans le Vexin, arrivera à Ecquevilly, ce qui représente environ 100 km ; elle est ouverte aux coureurs licenciés FSGT et FFC. Je dois vous dire qu’une telle organisation est très complexe car nous devons tout mettre en place pour garantir aux coureurs une totale sécurité. Pour cela, nous faisons appel à une association de motards ; ils ont l’habitude d’encadrer de tels évènements, mais cela a un coût, d’autant plus qu’il faut aussi payer son écot à la fédération. Bref, tout cela demande beaucoup d’efforts, mais quand on a la passion…

Une des grosses épreuves de la saison, qui vient d’ailleurs d’être organisée mi-mai, est le Tour des Yvelines. Cette compétition comprend trois étapes, une contre la montre de 7,7 km dans Gambais, le samedi matin, une autre l’après-midi en circuit à Maule et enfin une course en ligne de Houdan à Maule le dimanche matin. C’est une épreuve très intéressante ouverte aux coureurs de 3ème catégorie et titulaires du « pass open » ; il y a eu cent cinquante coureurs engagés. Pour notre part, nous y avions inscrit une équipe de cinq coureurs.

Vous nous parlez de coureurs de 3ème catégorie, de pass open, pouvez-vous expliquer pour nos lecteurs, s’il vous plaît ?

Effectivement, c’est notre jargon un peu ésotérique. Il faut savoir qu’en cyclisme, comme dans tous les sports, il y a plusieurs catégories : d’abord les professionnels que l’on peut applaudir sur le Tour de France, puis la classe élite, les 2ème catégories nationaux, Morgan Chedhomme, membre du club et ancien coureur professionnel appartient à cette catégorie, les 3ème catégories régionaux, ils sont trois dans notre club et ce que l’on appelle les « Pass cyclistes Open », qui sont eux aussi classés en quatre catégories ; il y a aussi les juniors. Ce classement un peu compliqué, je l’avoue, est, comme dans le tennis constamment remis en cause ; quand un coureur gagne, il peut changer de niveau par exemple.

Est-ce que votre club fait de la formation ?

Non, ce n’est pas notre vocation ; c’est surtout parce que c’est très compliqué à mettre en place, il y a de gros problèmes à gérer, en particulier en ce qui concerne la sécurité. Dans notre club, les plus jeunes arrivent vers 17 ans, c’est-à-dire en juniors. Nous avons un partenariat avec le club de Triel, l’Entente Cycliste de Verneuil Vernouillet Triel (ECVVT) qui a une école de cyclisme mais n’est pas orienté vers la compétition ; mais ça ne fonctionne pas très bien, un seul de nos coureurs est passé par cette filière. On peut toutefois conseiller ce club aux parents qui désireraient faire pratiquer le vélo à leurs enfants ; l’ECVVT a de très bons formateurs.

Est-ce que c’est un sport qui coûte cher ?

Il faut bien sûr avoir une bonne bicyclette, c’est indispensable, et cela a un coût ! Il faut compter de 1 000 à 1 500 € pour un vélo de compétition ; il faut aussi un casque, c’est indispensable, des chaussures, le maillot et le cuissard sont offerts par le club, ils sont inclus dans le prix de la cotisation qui est de 60 €. Il faut aussi tenir compte de l’entretien de la bicyclette ; un boyau coûte entre 45 et 60 € et si l’on crève souvent … Certains équipements peuvent être achetés par l’intermédiaire du club ; nous achetons en grosse quantité et pouvons avoir des prix.

Est-ce que vous êtes aidés par un sponsor pour boucler votre budget ?

Nous avons bien sûr une subvention de la ville des Mureaux que nous remercions, mais ce n’est pas suffisant ; nous avons la chance d’être épaulés par une compagnie d’assurance locale, « la Swiss Life » et un marchand de vélo, aussi passionné que nous, « Distri Cycle » à Hardricourt ; c’est un ancien du club et son mécanicien est d’ailleurs toujours licencié au VC Les Mureaux. Vous pouvez voir figurer les noms de ces deux sponsors sur nos beaux maillots roses.

C’est un sport exigeant, les courses sont très dures, combien de temps passez-vous en entraînement ?

Les courses font entre 80 et 110 km chez les coureurs de 3ème catégorie et chez les juniors, pour les coureurs de 1ère et 2ème catégorie, c’est plus court, 80 km environ, mais plus intense. Pour avoir de bons résultats, il faut donc s’entraîner régulièrement et faire de 400 à 500 km par semaine, ce qui représente une quinzaine d’heures sur le vélo ; ce n’est pas évident l’hiver, quand on travaille, ou pour les jeunes quand ils sont étudiants ; c’est peut-être ce qui explique que beaucoup d’entre eux arrêtent vers 18-20 ans. En ce qui concerne l’entraînement, nous avons la chance d’avoir, avec le Vexin tout proche, un magnifique terrain de jeu, mais il faut quand même rester vigilant et être prudent ; il y a beaucoup de circulation…

Nous pouvons voir que le VC Les Mureaux est entre de bonnes mains, comment envisagez-vous l’avenir ?

L’avenir du club dépend surtout des jeunes que nous aimerions nombreux à venir nous rejoindre. Ce sont eux qui vont permettre au club d’évoluer et de participer à davantage de courses de haut niveau. Malheureusement dès qu’ils sont repérés en gagnant des courses, ils sont recrutés par des clubs plus importants. Les parents comme les enfants rêvent de grands résultats et il leur est difficile de ne pas répondre à ce chant des sirènes…

Notre club est très convivial, le retour de Morgan Cherhomme, dont nous avons parlé au cours de notre entretien, parmi nous, le prouve et personnellement je tiens à garder cet esprit fraternel… mais il faut quand même de bons résultats ; c’est vraiment quand l’un d’entre nous gagne que nous sommes le plus heureux !

Merci beaucoup Jean-Pierre de nous avoir présenté vos activités, merci aussi pour vos précisions techniques, nous guetterons maintenant les maillots roses du VC Les Mureaux quand ils traverseront nos villes et villages et surtout souhaitons à vos coureurs beaucoup de bons résultats !

 

(Propos recueillis par Jannick Denouël)

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