La fête de l’Épiphanie ou fête des Rois

Le terme Epiphanie est issu du grec et signifie apparition. Dans la tradition chrétienne, cette fête correspond à l’adoration de l’enfant Jésus par les Rois Mages venus d’Orient. Pour offrir l’or, la myrrhe et l’encens à « l’Enfant Roi », Melchior, Gaspard et Balthazar suivirent la lumière d’une étoile ou « Etoile du berger » qui les guida jusqu’à Bethléem.

La galette des rois et ses origines

Autrefois, au début de janvier et pendant sept jours où tout était autorisé, les Romains fêtaient les Saturnales. Pendant ces fêtes, il était d’usage d’élire le roi du festin au moyen d’un jeton blanc ou noir. Au fil du temps, le jeton s’est transformé en haricot sec puis en fève dorée à l’or fin, avant d’être remplacé au XIXème siècle par des personnages de la Nativité en porcelaine. Celles d’aujourd’hui sont protéiformes. La fève est devenue un objet de collection pour les « fabophiles » du latin « fabo » (fève).

Sous l’Ancien régime, on appela cette tradition « gâteau des rois » car on le donnait au même moment que la redevance et il était d’usage d’offrir un gâteau à son seigneur. Longtemps, l’Epiphanie fût plus importante que le jour de Noël.

Partager la galette était l’occasion de réjouissances pour le peuple comme pour la cour du roi. Pendant la Révolution, son nom devint un danger et du haut de la tribune de la Convention, le député Pierre Manuel tenta d’obtenir que le gâteau des rois soit interdit. Un arrêté ayant changé le « jour des rois » en « jour des sans-culottes », le gâteau n’avait plus sa raison d’être. Sa disparition ne fut que momentanée et il reparut sur les tables familiales dès le Premier Empire.

Du XVIIème au tout début du XXème siècle, la coutume voulait que les boulangers offrent une galette des rois à leurs clients. Mais cet usage représentant un mois de leur bénéfice, ils mirent fin à cette pratique.

De multiples galettes des rois

La galette feuilletée à la frangipane a été importée d’Italie par Marie de Médicis, seconde épouse d’Henri IV. La recette de la crème à la poudre d’amande lui fut remise par le cuisinier du comte Frangipani, son plus proche soupirant.

En France, la galette varie selon les régions. Dans le Nord, on sert une galette feuilletée fourrée à la crème pâtissière au rhum et aux amandes. En Provence et dans le Sud, c’est une couronne briochée aromatisée à la fleur d’oranger fourrée aux fruits confits tandis qu’en Franche-Comté, on savoure le « gourneau », pâte à choux additionnée de crème.

Dans plusieurs pays d’Europe, l’Epiphanie est un jour gourmand où l’on s’échange les cadeaux de Noël ! En Espagne et en Allemagne, le « Jour des Rois » est férié et dans le sud de l’Italie, on confie à la sorcière Béfana la tâche de gâter les enfants. Au Portugal, le « Bolo-Rei » (gâteau-roi), se consomme de la période de l’Avent à l’Epiphanie.

Jusque dans les années 1960, l’Epiphanie était fêtée le 6 janvier soit douze jours après Noël et le partage du gâteau était souvent célébré le 5 au soir. C’est depuis Vatican II (1962-1965) qu’il fut décidé que l’Epiphanie soit célébrée le dimanche suivant le 1er janvier.

Qui dit galette dit goûter convivial en famille et entre amis ! En fait, c’est le partage du gâteau qui est traditionnel. Il se fait plusieurs fois dans le mois pour la plus grande joie des gourmandes et des gourmands.

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