La maquette du rond point de l’Europe aux Mureaux

Bonjour, c’est moi, la maquette, qui vous parle. Vous me connaissez sûrement tous, je suis la maquette de lanceur tout nouvellement installée sur le rond-point de l’Europe, à l’entrée des Mureaux. Les Echos de Meulan avaient annoncé en janvier que vous en sauriez plus sur mon implantation dans la ville spatiale des Mureaux. Alors, je vais vous raconter mon histoire.

Genèse de la maquette

Il était une fois un industriel des Mureaux spécialisé dans la maîtrise d’œuvre de grands programmes spatiaux et stratégiques tel ARIANE 5, ArianeGroup – qui ne s’appelait pas comme ça à l’époque, mais c’est une autre histoire – et une municipalité, celle de la même ville, Les Mureaux, soucieuse de montrer une image méconnue de la ville, à savoir son patrimoine industriel, aéronautique et spatial depuis plus de cent ans. Ajoutez à cela la même envie de créer des liens entre le monde de l’école et celui des entreprises de la région, c’est ainsi qu’est né le projet de réalisation d’une maquette de lanceur associant un certain nombre de ces collaborateurs. Le projet de construction du lanceur a d’ailleurs été baptisé ALycE car il correspond au travail en commun d’Apprentis, d’étudiants et de Lycéens encadrés par leurs enseignants avec Entreprises et mairie.

Pour arriver à ce que je voie le jour – ma gestation a quand même duré quatre ans ! – il fallait, outre la bonne volonté de tous les intervenants, des entreprises partenaires et une bonne fée dotée d’une baguette magique et surtout de toutes les qualités de chef de projet : c’est donc Alice Anglaret, Ingénieure Pour l’Ecole employée par ArianeGroup et détachée au rectorat de Versailles, qui a pris les choses en main, coordonnant tous les acteurs contribuant à ma naissance.

Maintenant, regardez-moi bien, vous voyez ma ligne élégante ? Savez-vous que, pour arriver à construire ma structure de près de 12 m de haut, il a fallu assembler plus de 800 pièces (1 321 perçages et 475 taraudages) ! C’est la section Génie mécanique et Productique de l’IUT de Mantes la Jolie qui a fait ma conception, à partir, en tout premier lieu, des barreaux d’aluminium fournis par ArianeGroup pour construire mon squelette. Il fallait définir aussi ma taille, mon inclinaison, … Mais c’est quand on est passé à la réalisation que les vraies difficultés ont commencé ; c’est l’AFORP (Centre de Formation Industriel et Technologique de Mantes-la-Ville) qui s’est chargé d’usiner les pièces, les assembler et les souder. Il a bien fallu de temps en temps aussi faire adapter mes plans en fonction des pièces récupérées ! Et les délais à tenir étaient beaucoup trop courts et l’AFORP a dû appeler à l’aide d’autres établissements scolaires comme J. Jaurès d’Argenteuil et aussi des entreprises locales : l’entreprise STOCKMAN et MPI Sablage.

Une fois assemblée, j’étais un peu tristounette avec ma robe alu. Un peu de sablage et un bon coup de peinture blanche dans les ateliers d’ArianeGroup et j’étais prête ! Ah non, j’allais oublier ma protection contre la foudre, élément indispensable !

Mais bien sûr, comme tout bon lanceur qui se respecte, je ne suis rien sans les installations au sol. Là, ce sont les étudiants du lycée Lavoisier de Porcheville qui ont conçu et réalisé les fondations (je pèse quand même près de 800 kg !), le socle en béton et l’interface avec le lanceur, s’appuyant sur les compétences, l’expertise et les fournitures de Unibeton – Heidelberg Cementi group – pour le béton et de Iton Seine – groupe Riva Acier – qui a fourni les cages d’armatures coulées dans le socle.

Enfin, dernière petite touche, l’éclairage a été conçu, réalisé et installé par les jeunes du lycée Vaucanson aux Mureaux en collaboration avec les responsables de l’éclairage de la ville et avec les fournitures (quatre spots d’éclairage) et l’expertise de la société Comatelec.

A l’heure où cet article paraîtra, j’aurai été baptisée officiellement lors d’une cérémonie réunissant tous ceux qui ont participé à ce projet :

  • les deux initiateurs : ArianeGroup et la mairie des Mureaux,
  • l’équipe des espaces verts et les services techniques de la ville des Mureaux qui ont été très sollicités en particulier pour tout ce qui était transport et stockage de mes pièces
  • les étudiants et lycéens qui ont participé au projet et qui ont pu appréhender les applications concrètes des enseignements théoriques,
  • leurs enseignants pour qui ce n’était pas toujours évident de concilier le programme officiel et la gestion d’un projet, nécessitant parfois de gros investissements en temps,
  • les industriels qui ont, soit participé bénévolement, soit fait des efforts financiers en contribuant au projet.

Née grâce à la mise en commun de toutes les spécialités nécessaires, à la volonté d’y arriver et à l’investissement de tous, je remercie tous les acteurs du projet ALycE qui peuvent être fiers de ma réalisation.

Ingénieur Pour Ecole, qu’Est-ce que c’est ?

Pour répondre à cette question, nous avons interrogé Alice Anglaret, Ingénieure Pour Ecole (IPE), chef du projet ALycE.

Bonjour Alice, pouvez-vous nous expliquer quel est le rôle d’un IPE ?

Je suis employée par ArianeGroup et détachée à l’Education nationale, à l’académie de Versailles. Mon rôle est avant tout de faire le lien entre l’Ecole avec un grand E et l’Entreprise avec un grand E aussi. Côté école, je touche toutes les écoles qui dépendent de l’Education nationale (primaire, collège, lycée, jusqu’à bac + 2). J’interviens dans les écoles pour parler des activités des entreprises industrielles et de la variété des métiers que l’on y trouve.

A quelles occasions intervenez-vous ?

J’interviens lors de manifestations locales comme les forums sur l’orientation ou nationales comme la semaine de l’industrie, de l’espace. Par exemple, je coordonne les interventions des salariés d’ArianeGroup dans les écoles à l’occasion de la semaine de l’espace. Je travaille d’ailleurs souvent en partenariat avec des associations comme Ingénieurs et Scientifiques de France, C génial, Elles Bougent, …

Vous n’êtes donc pas directement sollicitée pour des interventions ?

Si, bien sûr, mais ce ne sont pas des interventions ponctuelles ; les enseignants me sollicitent pour intervenir dans le cadre de projets qu’ils ont montés, par exemple sur l’espace ; l’idéal pour moi est de définir ce projet avec eux en fin d’année scolaire pour pouvoir le mettre en place à la rentrée.

Pouvez-vous nous dire en quoi a consisté votre activité sur ALycE ?

Il y avait tout d’abord une activité de chef de projet « classique », dont un des enjeux de ce projet, et non des moindres, était d’aider les participants qui ne se connaissaient pas et ne parlaient pas le même langage à se comprendre. Ensuite, dans la ligne directe de mes activités, j’ai voulu que les jeunes appréhendent le mieux possible les métiers industriels. Par exemple, les participants au montage des tronçons ont visité le hall peinture du site d’ArianeGroup. Ou encore, ceux de la structure ont eu une visite de la tour Eiffel pilotée par le responsable de la maintenance de la tour qui a exposé les problématiques de prise aux vents, peinture anticorrosion… J’ai essayé le plus possible de développer des sous-projets que les jeunes puissent gérer à leur niveau sur une année scolaire. Par exemple, pour le montage final, les jeunes de l’AFORP en BTS ATI (Assistant Technique d’Ingénieur) ont écrit le processus de montage avec les procédures incluant les vérifications d’alignement de façon à ne pas monter une tour de Pise.

Merci, Alice, pour ces informations et pour les ponts que vous construisez entre jeunes et entreprises