La messe, à quoi çà sert ?

Nous remercions le père Jean Colléaux, de nous avoir autorisés à publier l’homélie qu’il a préparée pour la messe du dimanche 16 août de La Vraie Croix et de Sulniac (Morbihan).

L’évangile d’aujourd’hui peut être l’occasion de nous poser la question: la messe, à quoi ça sert ? La messe est un tel mystère que nous avons besoin sans cesse de nous replonger dans les intentions de Jésus. Lui qui a inventé la messe, qu’en dit-il ? Pourquoi a-t-il proposé l’Eucharistie à nos libertés ? Et d’abord, qu’est-ce que la messe ?

Disons d’abord que la messe est un repas… Il faudrait avoir les oreilles et le cœur bouchés pour ne pas entendre Jésus nous répéter que nous devons manger ce Pain qui est son Corps. Le mot manger est répété jusqu’à huit fois dans la seule page d’évangile de ce dimanche.

Voilà donc la première réponse de Jésus à nos questions: il est évident qu’on ne peut pas se contenter d’être pour Jésus de loin, vaguement, ce qui se traduit souvent par la formule: « Je suis croyant non pratiquant ». On ne croit pas vraiment Jésus quand on ne l’écoute pas, Lui, qui nous dit: « Prenez, mangez ; prenez, buvez ». La messe est un repas : « Celui qui mange de ce pain, vivra éternellement. »

La messe est aussi un sacrifice… Là encore, il faudrait vraiment ne pas vouloir entendre. A quatre reprises, de façon insistante, Jésus associe au mot « ma chair », les mots étonnants « mon sang ». Le sang ! C’est très concret, très réaliste. Jésus suggère avec force qu’il va donner sa vie, qu’il va mourir, se sacrifier, par séparation de son corps d’avec son sang. Jésus n’est pas mort de maladie, dans son lit. Jésus est mort comme l’agneau du sacrifice pascal qu’on vidait totalement de son sang avant de le manger. Et il le dit ici : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair livrée (sacrifiée) pour que le monde ait la vie. »

Voilà la seconde réponse de Jésus : la messe est une participation au sacrifice de la croix, que Jésus a librement et volontairement offert pour sauver le monde, pour « que le monde ait la vie. » Nous plongeons, ici, dans la conscience que Jésus avait de la nécessité de son sacrifice pour sauver le monde. Aller à la messe n’est pas un bon petit rendez-vous facultatif, c’est être convoqué au pied de la croix pour y recevoir les fruits de salut de l’amour sauveur de Dieu.

Nous nous demandions, en commençant, à quoi sert la messe ? Jésus nous évoque ici trois effets de la messe pour nous, trois fruits de son sacrifice sur la croix :

1. « Qui mange ma chair et boit mon sang a la Vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. » L’Eucharistie nous fait communier au Christ ressuscité, vivant dans la gloire du Père. Ce Corps vivant, vivant autrement, de la vie même de Dieu, devient en nous semence de cette même vie divine.

2. « Qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui. » Ce verbe « demeurer » est l’un des plus importants de l’Evangile de saint Jean. Savez-vous ce que c’est que d’habiter, de demeurer avec quelqu’un que l’on aime et qui vous aime ? La vocation de tout homme est de demeurer avec Dieu, en Dieu. Ne disons pas que nous croyons en Jésus, que nous l’aimons, si ces mots brûlants de Jésus ne nous touchent pas ou nous laissent froids.

3. « De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé et que moi je vis par le Père, de même aussi, celui qui me mangera vivra par moi. » Jésus vit à travers le Père, grâce à lui, par lui et pour lui. Jésus est totalement tourné vers le Père, consacré corps et âme au Père. Eh bien, l’un des effets de la messe, c’est cela : d’être entraîné dans le mouvement de Jésus tout donné, tout consacré à l’amour de son Père !

Bien sûr, personne d’entre nous ne pense, à chaque messe, à ces merveilles. Mais aujourd’hui, nous avons essayé d’écouter Jésus en restant au plus près de ses paroles. Pouvons-nous continuer à dire : « la messe, ça ne sert à rien » ? Au fond, sommes-nous des affamés de Dieu ? 

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