La psychomotricité : une approche qui peut aussi aider les adultes

La psychomotricité est apparue dans les années 60 et son enseignement s’est petit à petit structuré pour donner lieu à un diplôme d’Etat qui sanctionne trois années d’études à temps plein après un concours d’entrée post-bac. Un master s’est mis en place il y a peu, ce qui va permettre à la recherche en psychomotricité de progresser encore davantage. Un nouvel institut de formation en psychomotricité basé aux Mureaux (Bécheville) a vu sa première promotion sortir en juin dernier.

Mais qu’est-ce que la psychomotricité ?

C’est une thérapie qui passe par l’intermédiaire du corps pour agir sur le psychisme souffrant. Un dialogue s’instaure au niveau corporel dans un contexte affectif et relationnel de bonne qualité qui va aider à l’évolution favorable de la personne permettant une meilleure adaptation de celle-ci à son milieu.

Le psychomotricien est formé d’un point de vue théorique par de l’anatomie, de la physiologie, de la neurophysiologie, de la psychologie, de la psychiatrie. Il reçoit un enseignement sur le développement psychomoteur de l’enfant normal, sur divers handicaps et maladies, sur le vieillissement normal et pathologique, sur le bilan psychomoteur et l’observation psychomotrice… D’un point de vue pratique, l’étudiant en psychomotricité va acquérir des outils en médiation corporelle et vivre différentes approches comme la danse, le mime, la relaxation, le tai-chi, le karaté, l’équithérapie, etc… Il va aussi effectuer des stages sous la tutelle d’un maître de stage psychomotricien dans différents milieux de la petite enfance au grand âge et va se former dans divers lieux qui accompagnent les handicaps.

Au même titre qu’à un orthophoniste et qu’à un psychologue, les professeurs des écoles adressent de plus en plus des enfants souffrant de difficultés scolaires au psychomotricien. Un suivi de l’enfant est alors proposé après un bilan qui cerne les problématiques en jeux, si elles relèvent d’un suivi en psychomotricité.

Moins connue, la psychomotricité auprès des personnes adultes présente aussi de bons résultats. Que ce soit pour des questions de dépression ou de burn-out ou par l’émergence d’une maladie neuro-dégénérative comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson, le bilan de départ permet de mettre en avant les potentialités, les goûts et les difficultés dans différents domaines (tonus, schéma corporel, repères spatio-temporaux, motricité fine, équilibre, marche, coordinations et praxies, mémoire, vigilance et attention). Par l’intermédiaire d’une approche corporelle, le suivi réalise une détente neurophysiologique qui tend à l’amélioration des symptômes et une meilleure qualité de vie. Par exemple : une marche plus stable et confiante, une phobie surmontée telle que monter dans un train, une désorientation spatio-temporelle rendue moins prégnante, un goût renouvelé pour des activités naguère appréciées mais qui avaient disparu à cause de la maladie, des angoisses apaisées, des douleurs qui sont apprivoisées et intégrées, ce qui les limite et les diminue de façon non médicamenteuse, une fin de vie dans la paix avec l’accompagnement ajusté des aidants à domicile…

N’hésitez donc pas à demander conseil à votre médecin qui pourra prescrire des séances de psychomotricité adaptées à vos besoins. 

Fabiola Bry, psychomotricienne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *