L’abbé Paul Couturier et la semaine de prière pour l’unité des chrétiens

Etre unis ne va pas de soi ! Que ce soit au niveau national, régional, départemental, communal et, malheureusement aussi, dans nos lieux de vie, dans nos familles. Nous savons bien également que, dans le passé, de grands conflits, des guerres ont marqué des générations se battant au nom d’un même Dieu, au nom d’une division. Comment, en effet, peut-on accepter de se battre, de s’entre-tuer lorsqu’on se proclame chrétien ? Des chemins de réconciliations ont été faits, des rencontres existent et, chaque année, la semaine du 18 au 25 janvier, nous invite à prier pour l’unité des chrétiens, unité pour laquelle le Christ a prié son Père : « Père, que tous soient un, comme nous sommes un, afin que le monde croie ! » (Jn 17,21). L’association Unité chrétienne est une association dont le but est de poursuivre l’œuvre de l’abbé Paul Couturier de travailler à l’unité visible des chrétiens. Le thème de cette Semaine de prière pour l’unité chrétienne 2015 a été élaboré au Brésil : Jésus dit à la femme : « donne-moi à boire. » (Jn 4,7)

Le 23 janvier, en soirée, notre Groupement paroissial s’unira à la prière de nos frères de l’Eglise évangélique, au temple évangélique de Meulan.

 

Mais qui donc est cet abbé ?

« Paul Francisque Marius « Irénée » Couturier est un prêtre français, né à Lyon le 29 juillet 1881 et mort à Lyon le 24 mars 1953. Il est un des pionniers de l’œcuménisme, promoteur de la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens .Issu d’une famille bourgeoise chrétienne, Paul Couturier effectue ses études chez les  Lazaristes et se destine dès la fin de ses études secondaires à la prêtrise.

Il est ordonné prêtre le 9 juin 1906 en tant que membre de la Société de Saint-Irénée. À la demande de ses supérieurs, il prépare une licence de sciences physiques et est nommé en octobre 1907 professeur de sciences à l’Institution des Chartreux à la Croix-Rousse où il exercera jusqu’en 1946. Il étudie également les travaux de Pierre Teilhard de Chardin, un autre scientifique, et est influencé par son idée de l’unité de toute l’humanité dans le Christ.

En 1923, il lui est demandé de venir en aide à des réfugiés qui ont fui la Révolution russe de 1917. Il apprend à connaître et estimer à leur contact le christianisme orthodoxe et son riche héritage spirituel. En juillet 1932, il fait sa retraite spirituelle chez les bénédictins d’Amay en Belgique. Il y découvre le testament spirituel du cardinal Désiré-Joseph Mercier et les travaux de Dom Lambert Beauduin, fondateur de l’Abbaye de Chevetogne, tous deux précurseurs de l’œcuménisme au sein du monde catholique. Ces lectures stimulent son intérêt pour le mouvement œcuménique. Il devient l’année suivante oblat de ce prieuré sous le nom de Benoît-Irénée.[.]

À son retour, il organise un triduum de prière pour l’unité des chrétiens à Lyon, en janvier 1933. En 1934, c’est une octave de prière qui s’étend du 18 au 25 janvier. Cette octave lyonnaise ayant d’abord présenté un caractère exclusivement catholique, Paul Couturier l’oriente à partir de 1935 vers l’unité de tous les baptisés chrétiens, notamment catholiques, orthodoxes, anglicans et réformés, et le fait en lien avec des membres des diverses Églises. Cette semaine deviendra la « Semaine de prière pour l’unité chrétienne » en 1939, pour demander « l’unité que Dieu voudra, par les moyens qu’Il voudra ».[.  ] Elle prend dès lors un caractère commun à toutes les confessions chrétiennes et va se répandre à travers le monde. Depuis 1968, cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens est préparée conjointement par le Conseil œcuménique des Églises et le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens.[.]

En 1936, il suscite la première rencontre spirituelle entre des pasteurs réformés et des prêtres catholiques. En 1937 et 1938, il se rend en Angleterre pour rencontrer des responsables de l’Église anglicane. En 1939, il fait la connaissance du pasteur Willem Visser ‘t Hooft qui deviendra secrétaire du Conseil œcuménique des Églises à Genève (1948-1966) et à l’automne 1940, celle du pasteur Roger Schutz qui envisage de créer à Taizé une communauté monastique dans le cadre du protestantisme. En 1942, il publie le premier numéro des « Pages Documentaires », l’ancêtre de la revue « Unité chrétienne ». L’année suivante, il propose dans cette revue l’idée du « Monastère invisible » qui réunit dans la prière les chrétiens des différentes confessions se souciant de l’unité.

Le 11 avril 1944, il est arrêté par la Gestapo et son ami le pasteur Roland de Pury le croit mort. Il est emprisonné à la prison Montluc jusqu’au 12 juin 1944. Mis sous la surveillance de la Wehrmacht, il ne sera ni torturé, ni maltraité et sera libéré sans connaître le motif de son arrestation.[ ;]

Le 24 mars 1953 au matin, il meurt à son domicile d’une crise cardiaque, à l’âge de 72 ans. Ses funérailles sont présidées par le cardinal Gerlier, en présence de plusieurs pasteurs protestants. »

 Article pris sur le site unité chrétienne 2015

 

 

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