Laurence Groult, de l’association « Laurence equi libre »

Pour ce numéro spécial « cheval », en rencontrant Laurence Groult, nous vous proposons de découvrir l’équicoaching, un nouveau moyen qui peut vous permettre d’améliorer votre épanouissement personnel ou encore vous aider à surmonter des difficultés passagères. Je vous invite donc à chausser vos bottes et à pénétrer dans l’enclos à la découverte de cet animal à la fois merveilleux et mystérieux qu’est le cheval.

Bonjour Laurence, merci de nous recevoir pour faire découvrir votre association et votre activité à nos lecteurs. Mais avant tout, « équicoaching », qu’est-ce que ce nouveau concept ?

C’est une technique récente ; elle est née dans les années 90 aux Etats-Unis et arrivée en France seulement au début du XXIème siècle, basée sur la capacité qu’a le cheval à ressentir les émotions comme si elles émanaient de lui-même. Cette hypersensibilité, reconnue scientifiquement, fait que son comportement va nous apporter des informations, on pourrait dire qu’il agit comme un miroir…

Je tiens à préciser qu’il ne faut pas confondre équi-coaching et équithérapie : ce sont deux techniques un peu différentes.

Comment vous êtes-vous lancée dans l’équicoaching ?

Je l’ai découvert d’abord grâce à ma fille. Elle rencontrait à cette époque de grosses difficultés dans sa vie quotidienne et après quelques séances au contact des chevaux, elle a pris conscience de ses capacités, a pu les mettre en pratique et du coup a retrouvé un bon équilibre. Par la suite, j’ai moi-même rencontré des problèmes dans ma vie professionnelle ; j’ai fait un « burn-out ». Cette période a été terrible ; j’étais incapable de faire quoi que ce soit. J’ai pu me reconstruire grâce aux chevaux et au bout d’un an, à raison d’une séance par mois, j’ai pu me rétablir. J’ai alors décidé de suivre une formation pour pouvoir à mon tour restituer tout ce que l’équicoaching m’avait apporté. Le centre qui enseignait cette discipline, « Visionpure », m’a permis d’acquérir les connaissances théoriques, psychologiques et équines qui font que maintenant je suis qualifiée pour recevoir mes clients en toute sécurité. C’est une formation certifiante, qui est par ailleurs reconnue par le régime spécifique de « France compétences ».

Quand avez-vous décidé de créer votre association ?

J’ai suivi les cours en 2016 et ai d’abord travaillé en tant que travailleur indépendant mais rapidement j’ai opté pour cette solution « association » que j’ai donc créée en 2017, quand j’ai pu faire l’acquisition d’un cheval qui avait des problèmes de santé ; entre lui et moi, rapidement, s’est installée une grande complicité. Cette association me permet de financer ses soins et de l’accompagner si possible jusqu’à la fin de sa vie.

A quelles personnes sont destinées ces séances d’équicoaching ?

A tous ceux ou toutes celles qui souhaitent trouver un épanouissement personnel ou professionnel, qui rencontrent certaines difficultés dans leur vie ou encore qui veulent trouver un meilleur équilibre ; je reçois vraiment beaucoup de personnes dont les objectifs sont différents. Ce qui est sûr, c’est que ces séances sont ouvertes à tous, des plus jeunes aux plus âgés et qu’il n’est pas nécessaire de savoir monter puisque tout se passe à pied, au sol, dans le respect et l’espace de chacun…

Il m’arrive aussi de rencontrer des clients qui ont la phobie du cheval, phobie rapidement évacuée après deux ou trois séances.

Est-ce qu’il existe un type de cheval avec lequel vous préférez travailler ?

Non, pas du tout, tous les chevaux ont instinctivement cette agilité émotionnelle qu’on pourrait qualifier d’hypersensibilité. Par contre, lorsque je me déplace, il est nécessaire de tester les troupeaux avec lesquels je vais travailler par rapport à leur sensibilité.

Comment se déroule une séance type ? Combien sont nécessaires pour arriver à l’objectif fixé ?

Avant tout, je prends contact avec la personne demandeuse, il est indispensable de mieux la connaître, de savoir quelles sont ses attentes… Cela peut se faire par téléphone ou lors d’une rencontre au cours d’un salon (je tiens un stand pendant ces salons « bien-être »). Nous convenons alors d’un rendez-vous qui commence toujours par une visite des lieux, visite pendant laquelle nous échangeons, ce qui permet d’approfondir encore ses besoins. Puis vient « la rencontre » avec le cheval ; elle a lieu le plus souvent dans un champ, dans un rond de longe ou dans un manège. Comme je vous l’avais dit tout se passe à pied, l’équicoaching est vraiment accessible à tous. Souvent c’est le cheval qui vient à nous, on peut être derrière la barrière et c’est lui qui vient à notre rencontre.

L’interaction entre le cheval et le client est variable, je reste neutre et interviens le moins possible dans ce face à face. A chaque fois, la rencontre se termine par un débriefing qui permet de définir comment utiliser et mettre en pratique ce qui a été mis en évidence avec le cheval. La durée moyenne d’une telle séance est d’une heure à une heure et demie.

Quant au nombre de séances nécessaires, il est très variable. Cela dépend du cheminement ressenti par la personne et de son rythme d’apprentissage. Quelquefois, les objectifs sont très élevés, donc difficiles à atteindre en une séance…

Il arrive aussi qu’il y ait des surprises, ce que le client découvre au cours de ces séances d’équicoaching peut apporter de grandes modifications dans sa vie quotidienne et dans sa personnalité ; ces changements ne sont pas forcément faciles à accepter mais sont un passage obligatoire pour un mieux être.

Vous ne travaillez qu’avec des personnes seules ?

Non, non, pas du tout, je reçois également des groupes et des associations. Il arrive aussi de plus en plus souvent que des sociétés utilisent ce genre de moyen pour des groupes de collaborateurs ; cela permet d’améliorer la cohésion du groupe et le « leadership », mais aussi de découvrir la vraie personnalité de ses membres. Je reçois aussi de temps à autre des personnes qui ont besoin d’un certain retour à la nature ou qui souffrent d’un mal-être psychologique. J’ai offert une séance à une psychologue qui a entendu parler de ma pratique par une de ses patientes. Elle a pu en constater les bénéfices et depuis nous collaborons ensemble car nous pensons que nos techniques sont complémentaires.

J’ai eu aussi une expérience très positive avec quelques résidents de la maison de retraite de Mézy ; comme vous pouvez l’imaginer, ils ont pu passer un merveilleux moment et repartir plus sereins grâce au contact de mes magnifiques partenaires. J’ai eu une autre expérience intéressante avec des jeunes qui avaient besoin d’un coup de pouce pour mieux s’intégrer dans la société.

Vous évoluez toujours dans le même centre équestre ?

Non, même si je suis assez fidèle à celui de Frémécourt (près de Marines), celui dans lequel je me suis reconstruite après mon burn-out ; je peux m’adapter en fonction de la demande de mes clients. S’il s’agit d’un nouveau lieu, je commence toujours par une visite et un contact avec les propriétaires, j’ai besoin de me sentir en harmonie avec le centre.

Est-ce qu’il existe beaucoup de pratiquants proposant cette technique ?

L’équicoaching commence maintenant à se développer, aussi juste pour vous donner une idée, avec mes collègues de formation, nous sommes environ cent vingt pratiquants en Europe.

Nous arrivons à la fin de notre entretien, comment envisagez-vous l’avenir ? Avez-vous de nouveaux projets ?

Je vais continuer à m’investir à 100 % dans cette association, continuer à accompagner aussi bien en individuel qu’en groupe ou en atelier, afin que chacun trouve son bien-être personnel et faire en sorte que les chevaux transmettent leur savoir. C’est grâce à eux que je me suis reconstruite et je me sens investie de cette mission.

Merci beaucoup Laurence pour votre investissement dans cette association. Je crois que grâce à vos explications, nos lecteurs ont découvert de nouvelles pistes et compris que le cheval était plus qu’un animal.

 

(Propos recueillis par Jannick Denouël)

 

 

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