Le Carême, une chance pour notre temps ?

Récemment, je suis tombé sur une publicité pour un best-seller : « Calme et attentif comme une grenouille, le premier livre de méditation pour les enfants ». Et voici quelques jours, une affiche dans le métro vantait « Petit BamBou, première application de méditation ». A croire que dans l’agitation de notre monde, petits et grands, nous aurions besoin de temps, de calme et de silence.

Les magazines, les livres et les émissions nous parlent régulièrement de « détox », de régime… Et j’entendais l’autre jour à la radio l’idée originale de proposer un jour ou deux par semaine, dans les cantines, des repas exclusivement végétariens, avec des conséquences positives pour la planète. Il faut croire qu’entre malbouffe, obésité et écologie, nous sommes appelés à repenser notre alimentation, à vivre une véritable conversion dans nos habitudes alimentaires.

On peut se réjouir de voir différentes initiatives de solidarité fleurir dans notre pays. Pensons au Téléthon, aux Pièces Jaunes, aux Restos du Cœur et à tant d’autres, dont certaines plus discrètes. Comme l’a écrit Jean-Jacques Goldman, « c’est pas vraiment ma faute si y’en a qui ont faim, mais ça le deviendrait, si on n’y change rien ». Il faut croire que nous sommes appelés à changer quelque chose dans ce monde pour qu’il soit plus juste, et ce changement ne se fera pas sans nous…

C’est marrant parce que, chaque année, pour se préparer à Pâques, les chrétiens mettent leurs pas dans ceux de Jésus, partant quarante jours avec lui au désert. Pour changer certaines habitudes, pour redécouvrir ce qui est essentiel et oublier ou mettre en sourdine ce qui est accessoire, voire nocif. Et le programme est assez simple. Prière. Jeûne. Aumône.

La prière, c’est entre autre la conviction qu’au plus profond de chacun d’entre nous, dans le silence et la paix, résonne la voix d’un Autre qui nous connaît mieux que nous-mêmes.

Le jeûne, c’est un des moyens de vérifier sa liberté : je ne suis pas dépendant de mon plat préféré, je peux m’en passer – mais ça peut être de mes cigarettes, de mon smartphone ou de l’alcool ! Se cache ici la conviction que nous sommes des êtres libres, l’inverse d’un animal qui ne fonctionnerait qu’à l’instinct.

L’aumône, c’est un moyen d’être attentif à l’autre, aux besoins de ceux que je côtoie. Le pain au chocolat auquel je renonce un jour de jeûne, pourquoi ne pas l’offrir à une personne qui me demande de l’argent parce qu’elle a faim ?

Le Carême commence cette année le 14 février : et si on essayait ce programme révolutionnaire ?