L’éternel retour

L’éternel retour

(ballade)

 

L’hiver est là sur le jardin,

La neige tombe en abondance,

Dans la forêt lugubre, un daim

Va suppliant la Providence

Qu’elle lui donne sa clémence,

Mais est ainsi la loi des temps

Qui lui répond que, d’évidence,

Après l’hiver vient le printemps.

 

Il n’est commencement ni fin,

Tout se termine et recommence,

Le crépuscule et le matin

Sont en éternelle alternance,

La graine qui meurt est semence

Pour l’arbre qui naît à l’instant… :

Je ne suis que réminiscence,

Après l’hiver vient le printemps.

 

De quoi sera fait le Demain

Dont nous redoutons la puissance ?

Il n’est de néant triste et vain,

La mort prélude à la naissance,

Et lorsqu’un soir de l’existence

Se font entendre les autans,

Une aube nouvelle s’avance :

Après l’hiver vient le printemps.

 

Envoi :

Je crois donc à la permanence

De tous les êtres existants :

Bien qu’ils n’en aient de souvenance

Après l’hiver vient le printemps

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