Quand j’aurai terminé

Notre cher poète Georges vient de nous quitter pour toujours.

Etait-ce prémonitoire ? Il a choisi le lundi, quatre jours avant sa mort, ce poème que nous vous présentons et qui est paru dans la revue l’Albatros de janvier 2023. Nous étions tous les deux dans la modeste chambre dans laquelle il a vécu ses derniers jours, à la clinique de l’Oseraie à Osny. J’avoue que j’ai été un peu surpris quand il a pris cette décision, je vous laisse déguster cet ultime cadeau

Quand j’aurai terminé

 

Quand j’aurai terminé la suprême chanson

Que me dicte la Muse en ces instants sublimes,

Quand j’aurai recouvert de proses et de rimes

Quelques cahiers encore, et quand à l’unisson

 

Tous les oiseaux du bois relaieront le pinson,

Emportant ses refrains vers de plus hautes cimes,

Lorsque les chants profonds, tirés de leurs abîmes,

Se pourront envoler de buisson en buisson,

 

S’il est pour le poète une aube qui se lève,

L’homme robotisé cherchant un peu de rêve,

Depuis longtemps déjà vers d’autres lendemains

 

Ma nef tout doucement ayant hissé les voiles

Aura trouvé bien loin du monde des humains

La porte grande ouverte au temple des étoiles.

 

Georges Rabaroux

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