L’échiquier

C ‘est aujourd’hui à la revue « l’Agora », éditée par la « Société des poètes français », que je vais emprunter ce poème de forme semi-classique de Monsieur Guy Vieilfault, et dont le message est pertinent :

 

 Deux compagnons d’un jour d’une amère infortune,
L’un d’eux blanc comme neige et l’autre de peau brune,
Vaquaient vers le trépas
Dans un désert perdu dont on ne revient pas
Selon certains augures.
La mort déjà, sans plus de fioritures,
Affilait fin sa faux
Pour d’ultimes assauts ;
Un instant à l’arrêt devant quelque squelette,
Considérant pensif l’homme blond qui halète,
L’indigène s’enquiert, se redressant soudain :
« Vous qui ne me toisiez hier qu’avec dédain,
Pourriez-vous, sans faillir, en regard de votre ombre
Affirmer, tout de go, que la mienne est plus sombre ?
Et quand nos os luiront, dans le soir pestilent,
Qui dira de nous deux lequel était le Blanc ?
 
Amis, il vous faut bien m’en croire :
Tant claire nous soit l’heure au matin débutant
La même nuit est noire
Qui, longue, nous attend.
 

 

 

 

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