Les aventures de Philae sur Tchouri

Cela ne vous a pas échappé, notre journal vous l’avait annoncé à deux reprises en mars et octobre.  La  presse s’en est fait écho, l’atterrisseur Philae s’est posé le 12 novembre dernier sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, « Tchouri » pour les intimes, à 500 millions de kilomètres de la terre

Adrénaline garantie pour les responsables de la mission : au lieu de déclencher les harpons qui devaient l’amarrer solidement à la comète, Philae a touché un sol très meuble avec une gravité très faible et effectué deux rebonds qui auraient pu l’expulser de la comète ; mais il s’est finalement immobilisé de travers dans une zone accidentée, le long d’une paroi rocheuse. Du coup, seul un panneau solaire sur deux a pu remplir sa mission, mais avec seulement une heure et demie de soleil par jour, son autonomie s’en est trouvée tristement réduite…

On aurait pu penser que tout était perdu, mais non : avant tout, l’antenne était bien tournée vers le ciel, ce qui a permis de communiquer avec Rosetta, restée en orbite, qui a transmis les informations à la terre ; il faut compter vingt-huit minutes pour que les informations recueillies par Philae parviennent à la terre. Et surtout, l’un après l’autre, les instruments ont fonctionné !

Ils ont permis de récolter des tonnes d’informations : photos 3D et scanner de la comète, données concernant les propriétés thermiques et mécaniques du sol, sa composition élémentaire, le champ magnétique et le plasma, l’acoustique, l’« air cométaire » … Même la foreuse, dont l’utilisation semblait compromise tant la position de Philae était instable, a fait son travail et fourni ses informations.

Après plus de deux jours de travail acharné, Philae s’est de nouveau endormi après avoir, en un ultime soubresaut, amené son plus grand panneau solaire en meilleure position pour pouvoir recharger au mieux sa 2ème batterie et, peut-être, se réveiller dans quelque temps pour fournir de nouvelles données.

En attendant, que reste-t-il ? Rosetta, qui continue sa mission, mais aussi une multitude d’informations à analyser et une immense joie pour la communauté  scientifique européenne qui a contribué à cette mission de l’Agence Spatiale Européenne ; et surtout, à travers les rebondissements des deux jours de travail, la fierté de voir que l’ingéniosité de ces scientifiques, leur immense compétence, leur inventivité leur ont permis de réussir à faire face à des situations difficiles et imprévues.

Alors, bravo la science, continuez à nous faire rêver et à nous faire partager vos découvertes !

Véronique Schweblin

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