Les chiffres qui accompagnent notre foi – 2ème partie

Nous avons vu dans le précédent article que les chiffres peuvent très simplement avoir une signification et, de ce fait, éclairer notre compréhension des textes. Présentement, nous allons nous attacher aux chiffres 40 et 12. Le chiffre 40 a aussi une valeur symbolique. Il représente le remplacement d’une période par une autre où les années constituent la durée d’une génération, le temps nécessaire pour une maman de mettre au monde son enfant ; là nous sommes sur la base de 40 semaines de gestation et non d’années.

Dans le livre de la Genèse, après les sept jours de la création, apparaît très rapidement le chiffre 40. Dieu fit pleuvoir 40 jours et 40 nuits, c’est le déluge. C’est le temps du passage à une humanité nouvelle, transformée. Nous le retrouverons tout au long de l’Ancien et du Nouveau Testament. Le peuple hébreu (Ex 16, 35) va errer 40 ans dans le désert alors que les spécialistes disent qu’il faut quelques semaines à pied pour faire le même parcours. Cette période représente le temps nécessaire pour que la génération infidèle soit remplacée par une autre, nouvelle, régénérée.

Les trois phases de la vie de Moïse durent 40 ans. Le séjour de Moïse sur la montagne dans le Sinaï dure 40 jours (Ex 24, 18). De même, le prophète Elie (1R 19, 8) marchera pendant 40 jours pour y parvenir, le temps au cours duquel leurs vies seront modifiées. Le règne du roi David durera 40 ans, symbole de renouvellement dans la vie du peuple hébreu. Le prophète Jonas passera 40 jours à annoncer la destruction de Ninive afin de donner le temps de changer de vie. Il a réussi ! Le peuple s’est converti et la ville n’a pas été détruite (Jon 3, 4).

Avec ces quelques exemples, nous voyons la signification de ce chiffre qui nous fait comprendre qu’il représente le temps du changement, de la conversion, du renouveau. Jésus jeûnera pendant 40 jours dans le désert (Lc 4, 2) et les chrétiens sont invités à jeûner pendant 40 jours avant Pâques. Attention ! La période de carême dure un peu plus car les dimanches ne comptent pas : ils célèbrent la résurrection du Christ ; ce ne sont donc pas des jours de tristesse mais au contraire des jours de joie. Ce jeûne de 40 jours dans le désert marquera le passage de Jésus de sa vie privée à sa vie publique, là où il se révèlera.

Nous pourrons méditer également sur le temps qui sépare la résurrection de Jésus et son ascension : 40 jours. La résurrection de Jésus est l’acte fondateur de notre Foi, comme le dit Saint Paul (1 Co 15, 14) : « Si le Christ n’est pas ressuscité notre Foi est vaine !» Le temps écoulé jusqu’à l’ascension, 40 jours, représente le temps pour les disciples de « digérer » tous les évènements qu’ils viennent de vivre et, avec l’Esprit Saint qui arrivera à la Pentecôte dix jours plus tard, de se prendre en charge, de s’assumer et de proclamer la Bonne Nouvelle : « Christ est ressuscité !» Il y avait le temps d’avant ; maintenant il y a le temps présent, celui de la permanence du Christ vivant dans nos vies. Une ancienne période a été remplacée par une autre, une Ancienne Alliance à été remplacée par une Nouvelle !

Concernant le chiffre 12 : il sert à exprimer l’élection. Dieu appelle les 12 tribus d’Israël (même s’il y en a plus). Elles sont les élues servant de base, de socle au peuple hébreu. On remarquera les 12 prophètes mineurs de l’Ancien Testament. Nous savons que Jésus a appelé 12 apôtres : ils sont les élus du Seigneur. On pourrait penser qu’ils représentent les 12 tribus d’Israël ; donc en les appelant, c’est Israël tout entier que le Christ a appelé.

Au moment de sa passion, Jésus, lors de son arrestation, dira avoir à sa disposition 12 légions d’anges prêtes à intervenir s’il le souhaite (Mt 26,53), chose qu’il ne fera pas car il ira au bout de son engagement d’Amour pour l’humanité qui va jusqu’au don total de soi, de sa Vie.

L’Apocalypse (Ap 21, 1) parlera des 12 étoiles qui couronnent la femme, des 12 portes de la Jérusalem céleste (Ap 21,21) et des 12 fruits de l’arbre de vie (Ap 22,2). Lorsque la Vierge Marie apparut à Catherine Labouré en 1830, rue du Bac à Paris, elle s’est présentée couronnée de 12 étoiles. « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».

Yves Corvisy

 

  • A partir d’«Antisèches Cathos pour ceux qui ont séché le caté » Editions Mame.

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