Louis Pasteur (1822-1895)

Scientifique français de renommée mondiale, chimiste, physicien de formation et pionnier de la microbiologie, Louis Pasteur est surtout connu pour avoir mis au point le vaccin contre la rage. Son nom est également passé à la postérité avec la pasteurisation, résultat de ses travaux sur les causes de la fermentation alimentaire.

Troisième enfant d’une famille de tanneur, Louis Pasteur nait à Dole (Jura) le 27 décembre 1822. Elève à l’école primaire puis au collège d’Arbois, c’est à Besançon qu’il fut reçu au baccalauréat ès-lettres, puis ès-sciences. Admis à l’Ecole Normale Supérieure en 1843, Pasteur était plutôt destiné à une carrière d’enseignant. Adepte de la démarche expérimentale, il préférait emmener ses élèves sur le terrain plutôt que de donner des cours en amphithéâtre. Professeur à Strasbourg, doyen de la faculté des Sciences de Lille, directeur des études scientifiques à l’Ecole Normale Supérieure, il était très apprécié pour la qualité de son enseignement.

Tout au long de sa vie, il mena de front ses recherches, ses fonctions dans l’enseignement et sa vie familiale. Il se marie en 1849 avec Marie Laurent, fille du recteur de la faculté de Strasbourg qui sera une collaboratrice efficace et attentionnée. Ils auront cinq enfants dont deux seulement atteindront l’âge adulte.

La pasteurisation

Dès 1865, il commence à étudier le rôle des levures et découvre qu’elles sont en fait des micro-organismes responsables dans le domaine de la fermentation. En poursuivant ses recherches durant des années sur les problèmes d’acidité du vin et de la bière, il prouvera finalement que des bactéries en sont la cause et démontrera que ces organismes sont issus de germes déjà existants.

Après cette découverte, il propose une méthode pour détruire les bactéries : chauffer le liquide à une température minimum de 55° et le faire refroidir aussitôt. Le système de pasteurisation est né, permettant ainsi la conservation alimentaire et la préservation de la qualité des produits.

La même année, à la demande de Napoléon III, il entreprend des recherches sur la « pébrine », maladie qui affecte les vers à soie et qui met en danger toute l’industrie française de la soie. Après quatre années d’étude, il prouvera le caractère héréditaire de la maladie et mettra fin à l’épidémie en sélectionnant les œufs de manière rigoureuse. C’est durant cette période qu’une attaque cérébrale le rend hémiplégique. Il en gardera toujours des séquelles : perte de la main gauche et difficultés à se déplacer.

Premières études sur la rage

En 1880, penché sur l’étude des maladies infectieuses depuis quelques années, Pasteur s’efforce de trouver un moyen d’éradiquer la rage. Ses recherches aboutiront à la mise au point d’un vaccin qu’il testera pour la première fois en 1885 et après maintes hésitations, sur Joseph Meister, jeune berger alsacien de 9 ans ; seuls, des animaux atteints de la maladie avaient été guéris à ce jour. Auparavant, il s’attaquera à l’éradication des maladies animales comme celle dite du « charbon » qui décimait les troupeaux de moutons.

La reconnaissance

Toutes ses découvertes dont celle du vaccin antirabique, vaudra à Pasteur sa consécration dans le monde entier. Il recevra de nombreuses distinctions en France (Grand Officier de la Légion d’Honneur en 1878 entre autres) comme à l’étranger.

Le 27 décembre 1892, jour anniversaire de ses 70 ans, un vibrant et émouvant hommage lui fut rendu en présence de centaines d’invités et de nombreux savants étrangers. Son entrée au bras du Président de la République Sadi Carnot dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne a été largement relatée et reste inscrite dans les mémoires grâce au tableau de Jean-André Rixens.

Louis Pasteur meurt le 28 septembre 1895. Après des obsèques nationales le 5 octobre, son corps embaumé est déposé dans l’un des caveaux de Notre-Dame, puis transféré, à la demande de sa famille, dans une crypte de l’Institut Pasteur le 27 décembre 1896.

L’Institut fut créé par un décret du 4 juin 1887 et fondé par une souscription publique internationale. Inauguré le 14 novembre 1888 par le président Sadi Carnot, l’Institut est à la pointe de la lutte contre les maladies infectieuses depuis plus d’un siècle. Cette organisation internationale de recherches, basée à Paris, a été la première à isoler en 1983 le VIH, virus qui provoque le SIDA. Au fil des années, le Centre a été à l’origine de découvertes révolutionnaires qui ont permis à la médecine de contrôler des maladies virulentes, telles que la diphtérie, le tétanos, la tuberculose, la poliomyélite, la grippe, la fièvre jaune, la peste épidémique, le SIDA. Depuis 1908, dix scientifiques de l’Institut ont été récompensés par un prix Nobel de physiologie ou médecine.

Aujourd’hui, l’Institut Pasteur compte parmi les meilleurs centres de recherches mondiaux. Il est composé de cent unités de recherche et de près de deux mille sept cents personnes. Chaque année, environ six cents scientifiques, originaires de soixante-dix pays différents sont de passage dans l’organisation. C’est aussi un réseau mondial de vingt-quatre instituts hors de France qui se consacrent aux problèmes médicaux dans les pays en voie de développement

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