Mantes-la-Jolie

Située en bords de Seine à la frontière du royaume de France et du duché de Normandie, Mantes, point stratégique géographiquement, a été le théâtre de très nombreux évènements historiques. De ce riche passé mouvementé, la ville a gardé quelques vestiges visibles le long de la Seine et autour de la collégiale.

Un peu d’histoire…

Avec les envahisseurs remontant le fleuve, Mantes fut plusieurs fois pillée et incendiée. Des remparts furent construits puis renforcés sous le règne de Philippe-Auguste, donnant ainsi une ligne de défense ponctuée de nombreuses tours et portes autour de la ville. Le roi y séjournait souvent car il pouvait surveiller et combattre les rois d’Angleterre ducs de Normandie qui voulaient s’approprier son royaume.

Mantes était très appréciée des rois de France. Outre Philippe-Auguste qui y est d’ailleurs décédé, Guillaume le Conquérant, après avoir incendié la ville, fut, d’après la tradition, blessé dans la rue de la Chaussetterie près du parvis de Notre-Dame. Henri IV venait y visiter sa bonne amie Gabrielle d’Estrée dont la maison se situait près de la collégiale, avant de rejoindre son ministre Sully à Rosny. Evoquons aussi Blanche de Castille, Marie de Médicis, Saint-Louis, Charles VII, Louis XIII… Tous ont séjourné dans le château.

Quelques évènements historiques : la ville fut reprise aux Anglais par du Guesclin pendant la guerre de cent ans ; Henri IV annonçait toujours sa visite à sa tendre amie en terminant ses lettres par : « Je vais à Mantes ma jolie », donnant ainsi son nom actuel à la ville. De 1590 à 1593, il y établit le gouvernement de la France. Madame Campan, lectrice et femme de chambre de Marie-Antoinette, a résidé à Mantes après la Révolution et jusqu’à son décès en 1822. D’autres personnalités se sont arrêtées l’espace d’un instant dans un relais poste comme l’impératrice Eugénie partant en exil en 1870.

En route pour la visite …

Classé monument historique en 1840, le chef d’œuvre de Mantes-la-Jolie est sans nul doute la collégiale Notre-Dame des XIIème et XIIIème siècles, sœur jumelle, mais aux dimensions inférieures, de Notre-Dame de Paris. De la place Jean XXIII, après avoir longé l’église, vous entrez dans le parc du château disparu au tout début du XVIIIème siècle : des marques sur le sol rappellent aux visiteurs l’emplacement du bâtiment.

Près de ce square, s’appuyant dans l’ancien rempart où quelques pieds de vigne recouvrent en partie l’épaisseur de cette fortification, descendez l’escalier dit des « soixante marches » pour arriver en bord de Seine. Longeant le fleuve en amont, vous découvrirez les derniers vestiges des remparts où quelques tours sont facilement repérables bien que rongées par le temps. En étant au pied de l’une d’elles, on se rend très bien compte des modifications survenues au cours des siècles, la route actuelle se situant à plus de deux mètres de la berge de l’époque.

Par la porte aux Prêtres, passage admirablement rénové, la visite des petites ruelles typiques du Moyen-âge s’impose. La plupart ont gardé leur nom d’origine : rue du Fort, Martraits, Cordeliers, Tanneries, Piperie, Pêcheurs… rappelant pour certaines les métiers qui y étaient exercés.

En aval de la Seine, près du pont, se dresse avec ses murs à colombages, la seule maison médiévale du cœur de Mantes, rescapée des bombardements de 1944 alors que la ville avait été pratiquement détruite.

Proche de cette maison, le square « Gabrielle d’Estrée » représente un exemple intéressant de trait d’union entre le présent et le passé, puisqu’il permet également de découvrir les vestiges des fortifications.

En remontant la rue « Porte aux Saints », la « tour Saint-Maclou », seul vestige de l’ancienne église du même nom, protège du haut de ses trente-cinq mètres la « place du Marché au Blé » où comme son nom l’indique, se déroulaient les transactions commerciales.

Beaucoup d’autres quartiers retracent l’histoire de Mantes-la-Jolie. Pour nous aider à les connaître, des gravures sont apposées dans les rues et sur les murs des bâtiments concernés.

Je vous conseille aussi la visite du musée de « l’Hôtel Dieu », à droite de la collégiale, où est exposé, entre autre, le passé médiéval de la ville.

Bonne visite…

Geneviève Forget

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