Nicolas Conté

Nicolas-Jacques Conté est né le 4 août 1755 à Saint-Céneri-Près-Sées dans l’Orne. Nous utilisons encore aujourd’hui son invention pour écrire, dessiner et peindre car il est l’inventeur du crayon à papier.

Son enfance

Ayant perdu son père jardinier alors qu’il était encore en bas âge, Nicolas fut élevé par sa mère. Très vite, il développa un esprit d’invention, ses goûts pour la mécanique et la peinture, dessinant sans autre crayon qu’un charbon de bois et peignant avec des couleurs qu’il fabriquait lui-même. La pénurie des crayons importés de l’étranger se faisait sentir. Fabriqués depuis le XVIe siècle, ils étaient en mine de plombagine, un graphite très pur extrait à Borrowdale dans le comté de Cumberland en Angleterre.

Avec le blocus économique auquel la France était soumise en 1794, l’agence des mines consultée par le gouvernement chargea Nicolas Conté d’inventer une mine de crayon ne nécessitant plus de matière première d’origine étrangère. Après quelques jours de recherches, il eut l’idée de mélanger du graphite avec de l’argile, de cuire le tout à haute température et de l’enfermer entre deux demi-cylindres en bois de cèdre. Il obtint un brevet pour son invention le 3 janvier 1795 et éleva en moins d’une année la manufacture de crayons qui porte son nom. Il s’occupa d’y adjoindre un nouveau genre de couleur inaltérable lorsqu’il fut appelé avec beaucoup d’autres savants à l’expédition d’Egypte.

Nicolas Conté partit pour ce pays en qualité de chef de brigade du corps des aérostiers qu’il avait commandé à Meudon. Par son esprit observateur, il inventa une ligne télégraphique pour prévenir l’armée française en guerre contre les Anglais à Aboukir. Il construisit avec sa brigade, à Phare, des fourneaux à boulets rouges pour l’armée française.

Dans d’autres domaines, pour les ingénieurs, les chirurgiens qui manquaient d’instruments, il se révéla un « vrai génie » ; on ne saurait détailler tous les travaux exécutés par Conté en Egypte. En une année, il transporta toutes les techniques européennes dans une terre qui ignorait ces technologies. Napoléon 1er le décrit : « Homme universel ayant le goût, les connaissances et le génie des arts, il a fait briller la France au milieu du désert ».

Retour en France

Nicolas est chargé par le gouvernement de diriger la réalisation du grand ouvrage que la commission d’Egypte, nouvellement créée, allait publier. Il inventa une machine à graver par laquelle tout le travail des fonds, des ciels et des masses des monuments, s’effectuait avec rapidité. L’utilité de cette machine a permis à d’autres artistes de l’introduire dans leurs ateliers. Reprenant son rang au conservatoire, il devint l’un des fondateurs de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale à qui il rendait de grands services. Membre du bureau consultatif des arts et manufactures au ministère de l’Intérieur, il a connaissance des inventions nouvelles au profit des intérêts nationaux.

Après la perte de son frère, puis celle de son épouse, son activité se ralentit. « J’étais aiguillonné », disait-il à un ami, « par le désir de plaire à ma femme. Je lui apportais tous mes succès, que me reste-t-il maintenant ? » Sa santé déclinant, il s’éteint le 6 décembre 1805 à 51 ans. La ville de Sées lui a élevé une statue en bronze sur la place du Parquet le 3 octobre 1852.

Odile Barthélémy

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