Noël ou la simplicité érigée comme vertu

Il m’arrive parfois d’imaginer la tête que pourrait faire Jésus en se promenant incognito dans nos centres-villes, dans nos marchés de Noël ou dans nos centres commerciaux durant cette période de Noël. Après tout, c’est bien l’anniversaire de sa naissance, Noël ! C’est bien lui que cette fête concerne en premier ! Il aurait bien le droit de nous en dire quelque-chose de la manière de le lui fêter, cet anniversaire. Sans doute se réjouirait-il de sentir cette joie qui remplit les yeux et les cœurs des petits comme des grands à mesure que s’approche cette belle fête. Sans doute se réjouirait-il de voir familles et amis réunis pour partager ces bons moments pleins d’affection et d’attentions.

Mais sans doute aussi se frotterait-il un peu les yeux en se rappelant la simplicité de sa grotte, à Bethléem, il y a deux mille ans et en voyant combien nous avons pu nous en éloigner à mesure que la société de consommation gagnait du terrain. Combien savent encore pourquoi ils se réunissent ce jour de Noël pourrait-il se demander ? Combien ont, ne serait-ce qu’une idée, de pourquoi c’est ce jour-là et pas un autre que parents et enfants, amis et proches s’échangent ces montagnes de cadeaux ?

Oh ! Il ne voudrait pas que nous renoncions à l’idée de partager un bon repas avec nos proches ni que nous cessions de nous échanger quelques présents, non, il sait combien nous en avons besoin et combien cela peut faire du bien à nos familles. Mais sans doute serait-il saisi de compassion, comme il l’a toujours été, pour tous ceux qu’une telle manière de concevoir Noël oublie et laisse de côté, tous ceux à qui précisément il était venu annoncer cette bonne nouvelle que la Vierge Marie, sa Mère, résumait admirablement avec ces mots : « le Seigneur s’est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais ».

Et sans doute, Jésus nous encouragerait-il à élargir notre conception de la famille pour la mettre aux dimensions de l’humanité, comme du temps où il y avait toujours une place de plus prévue sur toutes les tables pour que ce jour-là personne ne soit seul, sans frère, tout simplement. Je vous souhaite à tous un très joyeux Noël !

Père Eric Duverdier

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