Nous avons un pape

Ce mercredi 13 mars, beaucoup de personnes sont sur la place Saint Pierre à Rome attendant qu’une fumée s’élève vers les cieux. Déjà on a pu voir des fumées noires mais celle qu’on attend avec une certaine impatience doit être blanche. Un peu avant 20 h, celle qui était tant attendue se montre à la foule et les applaudissements fusent ainsi que les cris de joie : « Nous avons un Pape ! ». Les médias couvrent cet événement important, nos chaînes de télévision sont totalement focalisées depuis des heures, témoignages et interviews se succèdent. Mais qui donc a été choisi par les cardinaux réunis en conclave ?

Depuis l’ouverture de ce dernier, des noms avaient été lancés dans et par l’arène journalistique, chacun y allant de son pronostic, partant soit sur une renommée, soit sur un continent ; chacun y allant de son souhait correspondant, soi-disant, à ce qui pourrait être une évolution de l’Eglise… Enfin la fenêtre du Vatican s’ouvre et le cardinal français Jean-Louis Tauran, d’une petite voix, annonce en latin que je traduis ici : « Je vous annonce une grande joie : nous avons un Pape ! L’éminentissime et révérendissime Monseigneur Bergoglio qui s’est choisi le nom de François ». De nouveau, tonnerre d’applaudissements et après quelques dizaines de minutes, apparaît celui que tous attendaient.

Première surprise et interrogation sur ce prénom. Ce cardinal est Jésuite et on peut penser que ce François qu’il s’est choisi comme Saint Patron n’est autre que François-Xavier, un des premiers compagnons d’Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites, parti comme missionnaire en Inde, à Ceylan et au Japon. Mais non, c’est le « petit pauvre » d’Assise qui a été choisi, donnant ainsi le ton à ce que ce Pape veut donner à son ministère : d’abord le service du plus petit ! Autre surprise, il ne porte que la seule soutane blanche, on lui pose sur les épaules une étole, puis il prend la parole. Cela sera bref et teinté déjà d’humour. C’est avec une grande simplicité que cet homme inconnu du grand public vient de s’exprimer, demandant qu’on prie pour lui et, chose importante ou étonnante, il ne parle pas de lui comme Pape de Rome, même s’il l’est bien, mais d’évêque de Rome, restant ainsi fidèle à la tradition, surtout qu’il ajoute, et là encore il revient aux origines de l’Eglise, que cette Eglise de Rome préside à la charité.

Les jours qui vont suivre ont certainement dérouté quelque peu les services d’ordre et le protocole : promenade dans les rues, règlement de sa note d’hôtel, simple automobile, arrêts pour embrasser un enfant handicapé, lavement des pieds dans une prison de jeunes et toujours cette humilité et ce désir d’associer tout le peuple à sa mission.

On peut dire que, aujourd’hui du moins, il semble faire l’unanimité, même si quelques empêcheurs de tourner rond ne manquent et ne manqueront pas de chercher des failles. Ce Pape, toute la communauté catholique est invitée à l’accueillir avec, comme l’a annoncé le cardinal Tauran, une grand joie mais aussi avec une grande foi. Il n’avait pas fait campagne, il a été choisi par ses pairs ou, plus exactement, par Dieu. Et si, comme il l’a dit lui-même, ses frères cardinaux sont allés le « chercher quasiment au bout du monde », ceci nous rappelle que l’évêque de Rome est bien l’évêque de tous et que nous avons, nous aussi, à sortir de nos petits mondes pour être véritablement citoyens du monde.

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