RENÉ LAÉNNEC, le breton qui a révolutionné la médecine

René-Théophile-Marie-Hyacinthe Laennec ou Laënnec, plus connu sous le nom de René Laennec, né le 17 février 1781 à Quimper, est fils et petit-fils d’avocats. Son grand-père, Michel Alexandre Laennec, est maire de Quimper de 1763 à 1765. Son père Théophile-Marie (1747-1836), avocat et magistrat quimpérois, parle le breton. René l’apprend, le parle couramment et l’utilise pour correspondre avec lui. Par sa mère, Michelle Guesdon, il était apparenté à Anne-Marie Audouyn de Pompéry, la « Sévigné cornouaillaise » dont il était le cousin. Après le décès de sa mère de la tuberculose en 1786, il est recueilli par un oncle médecin, professeur et directeur de l’école de médecine qui avait été recteur de l’université de Nantes avant sa suppression au début de la Révolution.

Formation

Suivant l’exemple de ce dernier, Laennec entame des études de médecine. En 1800, il est étudiant à Paris sous la direction de Jean-Nicolas Corvisart à l’hôpital de la Charité avec d’autres professeurs comme Guillaume Dupuytren. Il est reçu docteur en médecine en 1804. Il pratique ensuite l’anatomie pathologique avec Gaspard Laurent Bayle. Il étudie les maladies à partir des lésions constatées à l’autopsie, en particulier la cirrhose.

Activité professionnelle

Nommé à l’hôpital Necker en 1816, il s’intéresse aux maladies pulmonaires et identifie ses malades en utilisant la technique de percussion qui renseigne sur l’état d’un organe par l’écoute du bruit rendu par la frappe des doigts au niveau de ces derniers, méthode utilisée par le médecin autrichien Léopold Auenbrugger en 1761.

L’invention de l’auscultation immédiate

Par un après-midi d’octobre, René Laennec passe sous les guichets du Louvre. Des enfants jouent dans la cour parmi des décombres. Un gamin gratte l’extrémité d’une longue poutre avec la pointe d’une épingle. À l’autre bout, l’oreille collée à la poutre, les enfants recueillent les sons, se bousculent pour entendre et rient de la découverte. Il s’arrête devant les enfants qui venaient de lui donner la réponse au problème qu’il se posait depuis longtemps.

Allant au chevet d’une jeune cardiaque, il roule en cylindre une feuille de papier, appuie une extrémité contre la poitrine de sa patiente et l’autre bout à son oreille, et entend le double bruit du cœur et de la respiration qui lui parviennent nettement : l’auscultation est inventée. Il donnera le nom de « téthoscope » à cet instrument d’auscultation immédiate, car « stéthos » vient du grec signifiant poitrine. En vingt-deux mois, Laennec a découvert toute la sémiologie pulmonaire et a fait faire à la médecine un bond prodigieux.

Il décrit la péritonite et la cirrhose bien que celle-ci soit déjà connue. C’est Laennec qui lui donnera son nom, utilisant le mot grec « Kirrhos » (fauve), qui fait référence au module jaune caractéristique de la maladie. Il est aussi à l’origine du terme « mélanome » et a décrit les métastases pulmonaires.

Fin de vie

Comme beaucoup de praticiens du 19ème siècle, Laennec finit par contracter, au contact de ses patients, les maladies qu’il devait soigner. Son neveu, Mériadec Laennec (qui fit une carrière politique et fut en 1849 président du Conseil général de la Loire-Inférieure), l’a ausculté avec le stéthoscope inventé par son oncle et a décelé sur lui les symptômes fatidiques de la tuberculose. Il se retire en son manoir de Kerlouarnec en Ploaré, proche de Douarnenez, où il s’éteint le 13 août 1826 à l’âge de 45 ans.

Dans son testament, il lègue à son neveu ce stéthoscope qu’il considérait comme « le plus grand héritage de sa vie ».

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