Un patrimoine religieux vivant

Nous avons l’immense privilège dans notre secteur paroissial de bénéficier d’un patrimoine religieux à la fois très ancien et très remarquable puisque nos neuf églises paroissiales ont toutes été construites entre le XIIIème et le XVIème siècle. Et toutes sont inscrites ou classées au titre des Monuments historiques, soit pour la totalité du bâtiment, soit pour une partie remarquable (architecture, vitraux, statues, mobilier, clocher).

Mais ce privilège est aussi une grande responsabilité ! Car ce riche patrimoine légué par nos ancêtres doit continuer à être promu par de multiples initiatives qui ne relèvent pas toutes des pouvoirs publics ou des collectivités. En effet, s’il est clair que depuis 1905 toutes ces églises appartiennent aux communes et qu’elles doivent depuis en assumer la charge, il nous revient en revanche à tous, la responsabilité d’en faire des lieux ouverts et vivants, des lieux de rassemblement et de prière, des lieux de communion et de fraternité, des lieux d’expression pour l’art et le sacré, mais aussi des lieux de paix, de recueillement et de silence, bref des lieux essentiels pour la vie de tous nos concitoyens.

Il n’est pas rare que je croise dans l’église ou sur son parvis des personnes qui me disent qu’il y a quelque chose dans cette église, quelque chose qui n’est pas seulement lié à la beauté de l’édifice, quelque chose de beaucoup plus profond, caché, intérieur. Et je ne peux alors m’empêcher de penser à tout ce que ces pierres ont vu et entendu depuis presque mille ans ! C’est sûr qu’elles sont habitées nos églises, imprégnées même et pas seulement par le maître des lieux qui y demeure caché dans le Tabernacle ! L’église, avant d’être un bâtiment, c’est d’abord un peuple, une formidable aventure humaine et spirituelle qui a traversé les âges et dont nos édifices de pierres témoignent : l’Eglise est vivante, aujourd’hui comme hier, et si Dieu veut, demain encore et pour les siècles à venir !

Une église, c’est aussi un bâtiment public dans tous les sens du terme, un bâtiment ouvert au public, sans distinction, sans condition, dans la seule limite du respect strict du caractère sacré de l’édifice, de ceux qui l’ont bâti comme une œuvre à la gloire de Dieu et de ceux qui s’y réunissent encore aujourd’hui pour le culte divin. Un lieu qui appartient à tous, un lieu un peu hors du temps dans lequel chacun peut se sentir chez lui, accueilli, attendu. Un refuge pour les cœurs blessés, solitaires, perdus. En témoignent les milliers de bougies qui y sont brûlées chaque année par des anonymes de passage aux motivations très diverses mais à l’objectif commun : déposer là leurs fardeaux et faire monter quelque chose de la Terre vers le Ciel.

Que ces journées du Patrimoine les 17 et 18 septembre soient pour nous tous l’occasion d’aller découvrir ou redécouvrir chacun de ces joyaux que sont ces neuf églises de la rive droite de la Seine, de Juziers à Triel en passant par Mézy, Hardricourt, Gaillon, Meulan, Tessancourt, Evecquemont et Vaux.

 

Père Eric Duverdier

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